Bonjour à tous. Voici mon deuxième texte speedwrité ! Bien que d’un genre totalement différent du premier, les deux textes ont en commun de faire appel à mes émotions du moment. Tandis que le premier se faisait davantage l’écho de mes sentiments « romantiques » et était intégralement dédié à un être cher à mon cœur, celui-ci repose davantage sur ma propre personne, à travers un questionnement existentiel somme toute classique.
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» Un jour, c’est sûr, je réaliserai mes rêves… «
Lequel d’entre nous n’a jamais prononcé cette phrase avec cet enthousiasme censé caractériser la jeunesse, à un moment où l’on se croit invincible et que les barrières ne sont point infranchissables. On y croit sincèrement, au plus profond de nous-mêmes. Chaque jour qui passe n’est qu’un jour de moins avant que le rêve ne s’accomplisse. Bien sûr, quand on est jeune, il arrive que l’on confie ce genre de choses à ses parents, sans doute à la fois pour les défier, pour leur dire que notre vie à nous sera palpitante, différente, et à la fois pour recueillir leur soutien. Alors au début, on a droit à de francs encouragements. Mais le temps passe, et le discours change. On nous dit : » Bien sûr que tu as le droit de garder tes rêves, peut-être bien qu’un jour viendra où ceux-ci se réaliseront. Mais en attendant remets les pieds sur terre ». Alors on remet effectivement les pieds sur terre. Je remets les pieds sur terre. J’ouvre grands les yeux. Plus on grandit, plus le temps passe vite, et vient le moment où on se dit que finalement, ses rêves, on ne les réalisera peut-être jamais. Mais c’est normal n’est-ce pas ? C’est le cycle de la vie, les rêves fous appartiennent à la jeunesse, et en vieillissant on comprend que l’on était bien naïfs, que la vie c’est autre chose. Des moments de plaisir, certes, mais aussi des responsabilités, divers soucis. On se complaît alors dans ce cycle. Il n’y a pas de raisons d’y échapper, personne ne le peut. Il n’y a qu’à voir autour de nous. Quiconque affirmerait le contraire serait au mieux traité de naïf, au pire de grave immature. Et c’est normal n’est-ce pas ?
Non ce n’est pas normal. Pourquoi le serait-ce ? Ce n’est pas parce qu’à un instant donné, pour une situation donnée, un groupe de personnes a décidé que les choses devaient se passer d’une certaine manière, de la manière dont ils ont toujours vu les chose se dérouler, que les choses doivent effectivement se passer de cette manière. Le schéma que tout le monde connaît possède évidemment un aspect rassurant. Il est familier, éprouvé par de nombreuses générations. Si quelqu’un tente de s’en écarter un tant soit peu, il est tout de suite rappelé à l’ordre. A la jeunesse, on peut pardonner, puisque l’on est tous passé par là, mais au bout d’un moment, il faut agir. Quelles sont les raisons profondes qui poussent les gens à mettre des barrières à nos envies ? La peur peut-être, ou bien encore la jalousie ? Tandis que l’on peut admettre que des parents éprouvent le premier sentiment, le second correspond plutôt à un phénomène de groupe. Nous n’avons pas fait cela ; nous n’avons pas eu le courage de le faire. Nous ne tolérerons pas que lui, qu’elle, puissent le faire. Le premier sentiment part d’une bonne intention, mais se révèle au final stérile dans la majorité des cas. Sortir des sentiers battus, arpenter un chemin inconnu, est un acte risqué, soit. Mais si l’on ne prend pas de risques, les gains seront nuls eux aussi. Le second sentiment est davantage pernicieux. Plus diffus. Il provient en grande partie d’un entourage qui sort du cadre strict de la famille. Peut-être même que des gens qui n’en ont même pas conscience nous influencent, nous freinent ? Manquons-nous donc de courage ? Je ne le sais pas. Pourtant, je sais que lorsque quelqu’un réussit effectivement à sortir du chemin qu’on lui a tracé, je suis admiratif. Je me dis que lui a eu le courage de n’écouter que son cœur, tandis que moi… Alors pour me consoler, je me dis que cet être singulier – d’aucuns diront marginal – n’est qu’une exception. Il a réussi à réaliser ses rêves, ou du moins une partie de ceux-ci, et il ne s’en sort pas si mal. Mais combien d’autres ont pu tenter le coup, et au final, subir un échec cuisant. Ils perdent alors sur les deux tableaux. Non seulement, ils s’en sortent mal, mais en plus ils doivent supporter le souvenir d’un rêve qu’ils n’ont pas pu accomplir. Le fameux prix à payer pour avoir pris le risque. On peut tout aussi bien gagner beaucoup que perdre gros.
Alors je serai plus malin que les autres, j’assurerai mes arrières. N’est-ce pas déjà ce que je suis en train de faire ? A défaut de réussir, je veux au moins tenter le coup. Et qui sait alors si : » Un jour, peut-être, je réaliserai mes rêves… « .