La photographie et moi (english version here)

Quel est mon rapport exact à l'art de la photographie ? Est-ce une passion qui m'a habité depuis ma plus tendre enfance, est-elle apparue sur le tard, mes parents étaient-ils de célèbres photoreporters et photographes de mode qui m'ont transmis le virus ? Voici quelques unes des nombreuses questions auxquelles je vais tâcher d'apporter une réponse.

Non, l'art de la photographie ne m'est pas apparue comme une évidence dès ma prime jeunesse. Au contraire du virus de l'écriture que j'ai naturellement contracté dès que j'ai pu convenablement savoir lire et écrire, la photographie n'est apparue dans mon univers que très progressivement. Par à coups devrais-je dire. Cela tient à plusieurs raisons que je vais tenter de vous exposer.

La première, c'est que durant longtemps, l'écriture était mon moyen de prédilection pour m'exprimer, m'évader et exploiter mes diverses sensibilités. En parallèle de l'écriture, j'ai toutefois commencé à ressentir le besoin d'exprimer autrement certaines des images que j'avais en tête, à savoir à travers la peinture et le dessin. C'est aux alentours de la pré-adolescence que j'ai commencé à expérimenter ces nouveaux domaines. Malheureusement, je n'ai jamais réussi à totalement trouver ma voie et à prendre du plaisir dans ces arts là. En bref, ce n'était tout simplement pas mon truc. J'ai très vite rangé mes pinceaux au placard, et bien que j'ai continué à dessiner jusqu'à mes 15 ans à peu près, je suis presque inconsciemment revenu vers l'écriture (enfin pas tout à fait, car je n'ai jamais abandonné l'écriture !) sans ressentir de frustrations particulières. A vrai dire, je me posais moins de questions à l'époque je crois ;-). J'ai voulu tester à un moment donné les arts graphiques comme on teste de nombreuses choses quand on est un gamin curieux de la vie, et après 5 bonnes années, je m'en suis un peu lassé. L'écriture a donc quant à elle toujours était là et bien là. Et jusqu'à mes 20 ans, elle m'a largement contenté.

Puis ce fut l'avènement des appareils photos numériques. Apparus dès la fin des années 90, les compacts sont devenus très vite relativement abordables. Mes parents m'en ont alors offert un (le Nikon Coolpix 5600) pour que je puisse mitrailler à tout va. Pour être franc, je n'ai que très peu utilisé cet appareil photo à ses débuts. Entre mes études et l'écriture, je n'avais pas vraiment la tête à expérimenter. Je crois que je n'avais même pas conscience à ce moment là que la photographie puisse être un "art" et me servir en tout cas de son potentiel pour m'exprimer comme j'ai pu utiliser le dessin quelques années auparavant.

Puis j'ai fini mes études et ça a changé ma vie ^^. Bon, j'exagère un peu mais il y a du vrai là dedans. En effet, je me suis rendu compte à la fin de mon cursus que mes études (et quand je dis études, il s'agit vraiment de mon cursus post-bac), mes études donc, m'avaient énormément parasité et bouffé d'énergie pendant 6 bonnes années et que même mon goût pour la lecture et l'écriture s'est trouvé relégué loin derrière d'autres préoccupations. C'est comme ça, je ne vais pas refaire mon histoire maintenant, et à vrai dire, je ne regrette pas particulièrement cet état de fait !

Mais en tout cas, tout comme la Comté est soudainement réapparue à l'esprit de Frodo une fois l'anneau détruit, ma fibre artistique s'est soudainement rappelée à mon bon souvenir une fois mes études rangées au placard. Je me suis vite replongé dans l'écriture, à rattraper le temps perdu d'une certaine manière. Et puis j'ai commencé à avoir des images qui réapparaissaient, des images que je voulais transcrire autrement que par des mots, et sans passer par la case dessin que je ne souhaitais plus emprunter. Le souhait de goûter à la photographie s'est alors lentement mais sûrement instillé dans mon esprit. Un peu hésitant à mes débuts, manquant de confiance en moi, ma curiosité m'a néanmoins ouvert les portes d'un nouveau monde que j'ai alors trouvé totalement complémentaire (dans ma manière de m'exprimer) du domaine de l’écriture, et cette curiosité, étape par étape, mois après mois, s'est transformée en passion. Une passion qui a un coût certes, mais quand on aime, on ne compte pas ^^ Et c'est ainsi que j'ai commencé à m'équiper d'un reflex, d'objectifs divers et variés, de logiciels et d'équipements en tous genres. J'ai commencé à parcourir certaines expos photos, à essayer de comprendre qu'est-ce qui fait qu'une photo est réussie, à passer bien sûr moi même à la pratique. Je me plonge aussi avec plaisir dans toute la théorie "physique" d'une photo, du pourquoi d'une faible profondeur de champ à grande ouverture de diaphragme au comment de la diffraction qui peut-être engendrée par un réseau trop dense et trop réduit de photocapteurs.

J'en suis aujourd'hui à un stade où j'expérimente vraiment énormément, sans préjugés aucuns, et où je commence à affiner certains de mes goûts. Je ne parlerai pas de style en revanche pour le moment, car autant en écriture j'arrive à percevoir ma manière d'écrire et cette petite patte désormais, autant en photographie c'est encore trop tôt pour que je puisse le discerner clairement. Peut-être votre œil extérieur, en parcourant mes photos, aura davantage cette capacité à identifier ce style (je n'aime pas vraiment ce mot qui fait vraiment très prétentieux mais je ne vois pas vraiment quel autre substantif je pourrais lui substituer).

En revanche, je dis que qu'affine mes goûts et ma manière d'appréhender l'art de la photo et j'ai déjà certaines idées bien arrêtées sur ma philosophie propre. Pour vous en donner une idée, je suis par exemple totalement opposé à l'idée que retravailler une photo sur un logiciel dédié consiste à dénaturer une photo. Pour moi, une photo est par la force des choses déjà dénaturée à partir du moment où on appui sur le déclencheur de l'appareil photo. Une image brute n'est déjà qu'une des nombreuses interprétations de la réalité du lieu, de l'objet, de la lumière. Une fois que l'on a capturé une partie de cette réalité, c'est fini, elle est modifiée, transgressée (un peu comme une mesure vient inévitablement modifier l'état d'une fonction d'onde en mécanique quantique pour ceux qui sont familiers de ce domaine ^^). On pourrait placer mille photographes dans le même lieu à photographier le même sujet (ou mille même sujets à se faire photographier par un seul et unique photographe ;-)), aucun d'entre eux ne vous ressortira la même image, la même impression, la même histoire. Bien sûr, et c'est là toute la force des grands photographes, certains arrivent mieux que d'autres à exprimer une vision et ce fameux style. Mais tous, de l'amateur au professionnel le plus aguerri, tous sans exceptions transgressent cette fameuse réalité pour en donner au final autant d'interprétations qu'il n'y a de photos. Donc, non, une photo pour moi, qu'elle soit énormément retouchée en post-production ou qu'on n'y applique que quelques réglages de bases du genre recadrage, balance des blancs et réduction du bruit, reste une photo. Il n'y a pas de sous-photos corrélées aux outils qui lui sont passés dessus.

Ma méthode de travail, si l'on peut parler de méthode, s'accompagne quant à elle systématique d'une prise de vue en JPEG + RAW. Je retravaille ensuite les RAW avec Lightroom 4 de préférence, voire Darktable ou RawTherapee. L'idée est que les corrections que j'apporte à ma photo lui permettent d'être imprimée au minimum dans un moyen format du type 30 cm * 40 cm, voire un peu au-dessus sans percevoir de défauts à l’œil nu (défaut étant à prendre au sens de particularités de l'image que je souhaite estomper le plus possible). En ce qui concerne les images visibles sur ce site web, elles sont tout simplement redimensionnées afin d'être beaucoup moins lourdes au chargement ! J'ai pour habitude de faire ce petit travail avec le logiciel GIMP.

Mon équipement

Puisque le billet est très récent (enfin, du 01/08/2012), je vous renvoie pour le moment sur mon blog pour une description détaillée de mon équipement.

Et maintenant ?

En bien, maintenant, après ce blabla beaucoup plus long qu'initialement prévu, je vous suggère tout simplement d'aller jeter un coup d’œil à mes galeries !