Comme l’an dernier, je reproduis ici tel quel ou presque le petit compte-rendu que j’ai écrit à destination de la section running de mon boulot dans le cadre de mon second semi-marathon, à Toulouse.
Compte-Rendu du semi-marathon de Toulouse – 20 octobre 2019
Et si je commençais par quelques chiffres bruts :
- dimanche 21 octobre 2018 : 02h16min19s. Premier semi.
- dimanche 20 octobre 2019 : 02h27min40s. Second semi.
364 jours se sont écoulés entre ces deux dates. Une année pleine au cours de laquelle j’aurai perdu plus de 11 minutes ! Ce n’est pourtant pas faute de m’être entrainé depuis la fin du mois d’août. Je ressors donc relativement déçu de cette seconde expérience sur la distance pas tout à fait mythique d’un semi-marathon. Et pourtant, je ne suis vraiment pas surpris par ma contre-performance. Je crois désormais connaître suffisamment bien mon corps et mes ressentis pour interpréter les signes avant-coureurs de ce petit désastre personnel. Et effectivement, les entrainements n’étaient pas très bons. Pas de vitesse, pas d’endurance, des douleurs musculaires… Ça n’augurait rien de bon mais je croyais au miracle.
Bon allez, faisons la trêve des plaintes et voyons le verre à moitié plein. Oui, j’ai galéré, oui j’ai bien souffert en particulier sur les 7 derniers kilomètres, mais j’ai fini par le finir ce semi 🙂
Rembobinons quelque peu l’histoire. Vendredi 18 octobre, Sam débarque à Toulouse, pour comme l’an dernier courir avec moi ce semi. Enfin, avec moi c’est un bien grand mot. On entame déjà quelques calculs d’apothicaires pour savoir à quel moment Sam devra éventuellement me lâcher plutôt que me faire le rythme pour égaler la marque de 1h59min39s de Kipchoge, mais sur 21 km 😉 J’essaie aussi de voir avec Marie, rencontrée l’année précédente sur cette même course, si sa cheville tordue en début de semaine lui permettra quand même de s’aligner. Réponse négative. Je me prépare donc déjà psychologiquement à une course longue et solitaire !
Après un samedi pépère, le réveil est calé à 6h00 du matin ce dimanche matin. Petit déjeuner habituel ainsi qu’une petite douche pour se réveiller. Hop on s’habille et direction la ligne de départ. Ah oui, parlons-en de cette ligne de départ. Personnellement, je ne l’ai pas trouvée géniale. Je préférais la zone beaucoup plus centrale de la rue de Metz. Mais pas le choix, ce sera le pont Pierre de Coubertin cette année. Une petite demi-heure de marche pour arriver au pont, ça réveille les cuissots au moins. Bon point de la matinée, la température est plutôt douce et le vent aux abonnés absents. Et puis on part à l’heure, pas comme l’an dernier !
On se positionne très loin dans le dernier sas avec Sam. Choix pas forcément très judicieux car même si je ne prévois de ne suivre qu’un rythme de 6min15s au kilomètre, il faut déjà slalomer entre les coureurs à peine la ligne de départ franchie. La situation se calme vite dès le deuxième kilomètre et je suis sagement mon lapin officiel. Cela jusqu’au km 6. Ou Sam me demande où j’en suis et si je me sens de garder ce rythme jusqu’au bout. Et là, il me faut être réaliste, je n’ai fait que serrer les dents depuis le début de la course. Je convaincs alors Sam de me lâcher et de ne pas culpabiliser. Je suis grand, j’arriverai à retrouver mon chemin 😉
Débute alors une deuxième course. Pas si terrible que ça au premier abord. Du km 6 au km 10 environ je ralentis un peu (allure aux alentours de 6min35 je crois) et ça se passe plutôt bien. J’ai d’ailleurs repéré un groupe de coureurs à 50 mètres devant moi qui ont à peu près le même rythme et j’essaie de les garder dans ma ligne de mire. Mais le corps ayant ses raisons que la raison ne connaît pas, la zone du dixième kilomètre marque une rupture ! Je suis obligé de ralentir, j’ai déjà les jambes lourdes. C’est à ce moment-là que je regrette l’absence de Marie avec qui j’aurais pu me motiver ! Dès lors, débute une longue phase de 4 kilomètres (oui elle m’a parue longue) durant laquelle je me dis que l’important c’est de participer (et de finir tout de même !).
Et puis apparaît mon petit mur ! Aux alentours de kilomètre 14. Des douleurs aux jambes se réveillent, je piétine de plus en plus, je sens que les derniers kilomètres vont être longs ! Très longs !
Et effectivement, je guette avidement chaque nouvelle borne franchie (et taguée au sol !) alors que je sens que je ralentis chaque minute un peu plus mon rythme. Le fait de croiser – aux alentours du kilomètre 15 je crois – une ambulance en plein milieu d’une rue étroite ainsi qu’un énorme drap porté par de nombreux secouristes pour protéger du regard un malheureux coureur (comme le confirmera l’actualité après la course) finit de me convaincre qu’il ne sert à rien de trop forcer désormais. L’important sera simplement de finir la course. C’est donc ce que je vais m’employer à faire lors des 5 kilomètres les plus désagréables qu’il m’ait été donné de courir. Bien peu de personnes devant ou derrière moi, je me sens un peu tristounet alors que la ligne d’arrivée se profile à l’horizon ! Je suis tellement lent que j’ai le temps et le plaisir d’apercevoir Marie qui a quand même fait le déplacement sur la ligne d’arrivée pour m’encourager ! Ça me remet un peu de baume au cœur au moment où je franchis la ligne ! Une médaille récupérée plus tard, je retrouve Marie Place du Capitole avant de rejoindre Sam, qui, à sa grande déception, a été trop court d’une petite minute pour le sub-2hours !
Epilogue :
- bilan forcément mitigé. Je retiens en effet qu’une course c’est quand même plus fun à plusieurs, en particulier lorsqu’on est à court de forme.
- Mais la médaille est là ! Et non, contrairement à d’autres personnes dont je ne citerai pas les noms, je ne l’ai pas jetée 😉 J’en suis fier même.
- La déception s’est finalement assez vite dissipée. Il faut accepter que tout ne passe pas tout le temps comme prévu et faire avec les moyens du bord dans ces cas-là !
- Pas de Pom’Potes cette année, je suis très déçu là forcément !
- Mon GPS est toujours aussi étrange. D’après mon application RunKeeper, j’ai couru 21.8 km. Soit 400 mètres de plus que l’an dernier, et bien entendu 700 mètres de plus que la distance classique du semi. Je veux bien ne pas prendre tout le temps les trajectoires optimales, je n’en reste pas moins un peu dubitatif vis-à-vis de ces mesures.
- Ah oui, merci à Benoît de m’avoir longtemps attendu vers le km 14 pour
me gueuler dessusm’encourager comme si j’étais prêt de battre un record du monde ! - Et bravo à tous les coureurs !
Et rendez-vous en 2020 pour un nouveau semi ! Le marathon attendra bien encore un peu !
Quelques données et graphiques pour finir :