J’ai eu la douleur de perdre mon grand-père maternel il y a 4 jours (le jeudi 7 août 2014 au petit matin). Très proche de mon grand-père, j’ai eu la chance de partager et d’échanger énormément avec lui au cours de toutes ces années. Au cours de son enterrement, qui s’est déroulé entre Marseille et Toulon, il y a 2 jours (le samedi 9 août 2014), j’ai tenu à rédiger et à lire un tout petit texte à sa mémoire (il m’aurait sans doute été difficile de lire « sereinement » un texte plus long). Puisque rien ne se perd sur l’internet éternel, peut-être des gens tomberont-ils sur ce texte dans quelques centaines d’années, et à défaut de leur ouvrir une fenêtre sur la vie de personnes disparues depuis bien longtemps, peut-être auront-ils la certitude que s’il est une constante qui perdurera à travers les âges, c’est celle de la perte d’un être aimé.
Papi, tu nous as quittés il y a à peine deux jours. Et malgré la profonde tristesse qui nous habite tous en ce moment de deuil légitime, nous avons l’impression que ce sont tous ces moments de joies, de partage, et même d’engueulades qui doivent prendre le pas pour honorer au mieux ta mémoire. Nous ne savons pas si tu as pu enfourcher un vélo pour partir vers de nouvelles contrées, mais puisque la petite reine était ta grande passion, nous l’espérons, d’autant plus que ces satanées jambes ne te donnaient plus la force de t’adonner à ce sport depuis bien trop longtemps à ton goût.
En parlant de vélo, nous nous rappellerons d’un temps pas si lointain où tu m’initiais du côté de Toulouse, entre Garonne et Bouconne, tout près du lieu de naissance de ton propre père et d’un de tes petits-fils, à cent ans d’intervalle à peine ! C’est néanmoins à grand peine que je te suivais, mes jambes de 12 ans ne faisaient clairement pas le poids face à tes 50 années de pratique assidue. Cette force, tu ne l’avais pas seulement dans tes jambes, mais aussi dans tes bras et dans ton cœur.
Tu aimais tes petits-enfants plus que tout, et chacun d’entre nous pourra en témoigner, à chaque fois que tu t’élançais dans une de tes accolades à notre égard, nous prenant affectueusement par le cou, nous prenions 50 «g» dans les cervicales, bien vite compensés par tant d’amour et d’affection. A chacune de tes sorties quotidiennes, tu avais toujours un petit quelque chose pour Gautier. Oh, bien sûr, comme tout le monde tu avais tes petits défauts, tes moments grognons envers mamie, mais s’il ne fallait évoquer qu’un défaut, c’est cette fameuse sortie à la pêche. Ne soyons pas mauvaises langues, si seul Jean-Paul a pu goûter à une sortie sur vieux rochers infestés de moustiques, pour 100 % de tes petits-enfants, cette sortie à la mer, ça sera notre arlésienne qu’on chérira pendant encore longtemps, et qu’on évoquera peut-être même un jour avec nos propres petits-enfants.
Parmi tes nombreuses passions, nous pourrons évoquer la philatélie ou encore la pétanque. Bon, la pétanque, c’était le sport que tu aimais pratiquer non pas avec tes petits-enfants, mais avec tes vieux amis et connaissances aussi bien du côté de Marseille que du côté de Toulouse. Nous ne nous en plaindrons pas. A la place, nous avions droit à des anecdotes de choix. Alors, nous ne savons plus si la mémoire nous fait défaut ou si notre subconscient embellit déjà certains épisodes de ta vie, mais nous pouvons évoquer quelques images, d’un petit blondinet à bouclettes qui va devenir bien vite un as de la castagne au grand cœur, un coureur de bals qui va tomber bien vite dans les jupons de mamie, un amateur de vélo conducteur de camions par la force des choses, un homme du sud qui débarque en tongs chez les Ch’tis, et surtout un homme qui a été confronté à bien des éléments contraires dans sa vie, et qui pourtant s’est toujours battu pour que sa famille ne manque de rien, et pour que ses petits-enfants aient la chance de partager tant d’années heureuses en sa compagnie.
Sans doute emportes-tu avec toi des histoires palpitantes qui font partie à tout jamais de ton jardin secret, mais sans regret nous avons eu l’essentiel, un grand-père unique et surtout un homme droit et juste que l’on pourra suivre comme modèle. Élodie, Guillaume, Audrey, Arnaud, Mathieu, Gautier, tous les 6, nous ne t’oublierons pas !