Jusqu’au bout de la nuit ; que l’on soit spectateur ou acteur, cette remarque s’applique tellement bien au tournoi des antipodes. Lorsque l’on est assis dans son fauteuil à 20000 km de Melbourne, et que l’on veille toute la nuit, en vibrant pour que le joueur (ou la joueuse) de notre cœur arrive enfin à conclure un match qui ne veut pas finir et que l’on ne veut pas non plus quitter en dépit de la fatigue nerveuse et des alertes cardiaques à répétition. Lorsque l’on est acteur aussi, ou plutôt joueur, et que l’on est programmé en session de nuit, et que celle-ci commence à 22h00 heure locale. Tout est tellement différent au cours d’une night session comme on les appelle là-bas. Ça commence par les murmures d’impatience et les trépignements des spectateurs, le crépitement des flashs dès l’entrée des joueurs, l’atmosphère de folie qui règne dans le stade et qui fait chavirer tout un monde à l’amorce d’un cinquième set qui se terminera forcément sous les acclamations du public, par une franche accolade qui réunira l’espace d’un instant un vainqueur et un vaincu, le bonheur de l’un et la détresse de l’autre, parce qu’en tennis, la règle veut qu’il n’y ait pas de matchs nuls. La « dure » loi de ce sport est ce qu’elle est, mais les fans n’oublient jamais les deux interprètes de ce genre de récitals, qui font que 20 ans plus tard, on s’en souviendra encore. Chaque grand chelem possède son charme et son atmosphère, mais l’Australie possède décidément quelque chose d’unique…