Cela fait quelques années que je collectionne les tickets des films que je vais voir au cinéma. Depuis un petit peu plus d’une dizaine d’années (mon premier ticket date de la fin de l’année 2000), j’ai donc amassé un certain nombre de tickets rangés dans une petite boîte. Appelons là la boîte à tickets. Même si j’ai bien entendu laisser quelques films passer entre les mailles de la boîte (pas sûr qu’elle ait des mailles en fait), j’ai pu accumuler assez d’informations pour créer cette fameuse page cinéma que je désirais tant. A part moi, cette page n’intéressera personne, mais à tout hasard, la voici ici. Par une heureuse coïncidence qui ne doit sans doute rien au hasard et tout aux gènes, ma sœur avait bien avant moi entamé cette quête des tickets de cinéma à sa manière. Elle consignait en effet consciencieusement sur des petites fiches cartonnées l’ensemble des films qu’elle voyait et la date associée. Cela m’a permis d’enrichir ma page cinéma jusqu’à l’année 1998 car à l’époque, je voyais la plupart de ces films avec ma sœur.
C’est en créant ma petite page cinéma que je me suis rendu compte à quel point nous sommes ignorant de la plupart des événements de notre propre quotidien, qu’il remonte d’un an à dix années en arrière. Et je me suis aussi rendu compte à quel point ma boîte à tickets était finalement bien plus qu’un simple résumé de mes « événements » cinématographiques. En effet, bien souvent, je me rends compte que je garde en mémoire les événements collatéraux à la vision d’un film. Ce que j’ai pu faire avant, où j’ai pu dîner après, où est-ce qu’a eu lieu la fameuse critique a posteriori du film, comment je m’y suis pris pour inviter pour la première fois une fille au cinéma. C’est sympa de se dire que du coup, on a une idée assez précise de l’occurrence de ces souvenirs collatéraux. J’ai donc décidé de renommer ma boîte à tickets en tant que boîte à mémoire ! Sans le vouloir, ma boîte a transcendé d’elle-même sa fonction première et transcendé ma mémoire (enfin, j’aimerais bien le croire ça). 🙂