Poème sans titre
La beauté à jamais voilée
Et figée pour l’éternité
Quel fut donc le crime à payer
Pour se voir ainsi déflorée ?
Insolence intermittente
Cette effronterie déplacée
La gaîté pour seule fierté
Eurent raison de l’impertinente
Privée de son insouciance
Cette vie n’eut que peu de sens
Voici donc l’amère résumé
De cette destinée entravée
De petits moments de bonheurs
Apportèrent leur part de lueur
Ce fut pour mieux ternir son cœur
D’avoir si tôt perdu l’âme sœur
Et par-delà toute sa rancœur
Seule, sous le joug de la terreur
Elle décida d’affronter ses peurs
Pour n’être plus que fureur
Mais pas de place pour les larmes
Avec son charme pour unique arme
Elle causa un tel vacarme
Qu’il fut temps qu’on s’en alarme
C’est alors que le maudit sort
Qui avait causé bien des torts
Dans une ultime embardée
Lui lia les mains et les pieds
Celle, qui acclamée haut et fort
Par-delà les mers et les ports
Elle, qui atteignit le sommet
Sans l’avoir jamais recherché
Serait-elle bien à la hauteur
Emportée par une telle ferveur ?
Enfermée dans sa tour d’ivoire
Entre raison et désespoir
Était-elle bien à sa place ?
Seule, dans ce palais de glace
Ornée des plus beaux apparats
Qui ne créaient que l’embarras
Céderait-elle sa place ?
Elle fille dépourvue de classe
Parée des plus beaux ornements
Le monde n’était plus que tourments
Mentir à la populace
Ou se mentir à soi-même
Tel sera le dernier mème
D’une majesté bien fugace
Après avoir perdu la foi
Et dans le plus grand désarroi
Elle comprit pour ce dernier choix
Qu’il fallait faire le premier pas
Elle opta ainsi pour l’exil
Solution la plus difficile
Et face à une foule incrédule
Ne laissa qu’un maigre pécule
Foule, à son tour abandonnée
Ne chercha donc qu’à se venger
La sentence pour avoir trahi
La confiance de tout un pays
Ce fut le ventre transpercé
Qu’elle se vit ainsi déflorée
La beauté à jamais voilée
Et figée pour l’éternité