Il fut un temps où j’écrivais un nombre assez conséquent de textes (qui se voulaient) poétiques. Cependant, le grand trou noir fit son apparition, et si j’en connais en partie la raison je n’avais jusque là pas vraiment pu remédier au problème. J’ai néanmoins le bonheur de vous annoncer qu’après ces années de vache maigre, et contre toute attente – défiant par la même occasion les lois les plus élémentaires de la physique – je suis ressortie du trou^^. J’avais oublié le plaisir que procure l’écriture d’un poème. C’est tellement différent de la prose classique où au final, en dépit des formes que l’on prend soin de mettre, on se concentre davantage sur le fond. Le poème, c’est tout l’inverse, en dépit du fond que l’on prend soin de mettre, on se concentre davantage sur la forme.
Je ne saurais pas vraiment dire comment m’est venue l’inspiration pour ce poème, en revanche, je sais que j’aurai entamé sa création d’une manière assez originale, dans la nuit de dimanche à lundi, où à défaut de (re)trouver le sommeil, j’ai composé les 4 premières strophes. Comme je n’étais pas seul dans la chambre, je ne pouvais malheureusement pas les noter à la main. J’ai bien du les retourner dans ma tête pendant deux heures afin d’être sur de les retenir pour les graver sur du papier au petit matin (je n’avais pas d’ordinateur à ma disposition en ce week-end de Pâques). Au final, le poème que je vais présenter ci-dessous se compose d’un total de 16 strophes, les vers étant majoritairement octosyllabiques mais ces détails n’ont pas vraiment d’importance pour moi. Cette inspiration bienvenue me donne en tout cas l’opportunité d’enrichir les styles présents sur le blog et je pense que ce dernier texte saura bien s’intégrer ^^
Au passage, j’en profite pour demander (aux toujours nombreux) lecteurs de ce blog, s’il n’ont strictement rien à faire d’autre de leur journée, de proposer un titre pour ce poème. En effet, un poème sans titre, ce n’est pas tout à fait un poème 😉 et comme j’hésite entre quelques possibilités, vous m’enlèveriez une belle épine du pied ! Merci d’avance, et place au poème.
La beauté à jamais voilée
Et figée pour l’éternité
Quel fut donc le crime à payer
Pour se voir ainsi déflorée ?
Insolence intermittente
Cette effronterie déplacée
La gaîté pour seule fierté
Eurent raison de l’impertinente
Privée de son insouciance
Cette vie n’eut que peu de sens
Voici donc l’amère résumé
De cette destinée entravée
De petits moments de bonheurs
Apportèrent leur part de lueur
Ce fut pour mieux ternir son cœur
D’avoir si tôt perdu l’âme sœur
Et par-delà toute sa rancœur
Seule, sous le joug de la terreur
Elle décida d’affronter ses peurs
Pour n’être plus que fureur
Mais pas de place pour les larmes
Avec son charme pour unique arme
Elle causa un tel vacarme
Qu’il fut temps qu’on s’en alarme
C’est alors que le maudit sort
Qui avait causé bien des torts
Dans une ultime embardée
Lui lia les mains et les pieds
Celle, qui acclamée haut et fort
Par-delà les mers et les ports
Elle, qui atteignit le sommet
Sans l’avoir jamais recherché
Serait-elle bien à la hauteur
Emportée par une telle ferveur ?
Enfermée dans sa tour d’ivoire
Entre raison et désespoir
Était-elle bien à sa place ?
Seule, dans ce palais de glace
Ornée des plus beaux apparats
Qui ne créaient que l’embarras
Céderait-elle sa place ?
Elle fille dépourvue de classe
Parée des plus beaux ornements
Le monde n’était plus que tourments
Mentir à la populace
Ou se mentir à soi-même
Tel sera le dernier mème
D’une majesté bien fugace
Après avoir perdu la foi
Et dans le plus grand désarroi
Elle comprit pour ce dernier choix
Qu’il fallait faire le premier pas
Elle opta ainsi pour l’exil
Solution la plus difficile
Et face à une foule incrédule
Ne laissa qu’un maigre pécule
Foule, à son tour abandonnée
Ne chercha donc qu’à se venger
La sentence pour avoir trahi
La confiance de tout un pays
Ce fut le ventre transpercé
Qu’elle se vit ainsi déflorée
La beauté à jamais voilée
Et figée pour l’éternité