Deux sonnets

Je prends de plus en plus de plaisir à écrire des poèmes. J’ai d’ailleurs déjà présenté certains d’entre eux sur ce blog. Alors en voici deux autres. Grande « première » pour moi, ces deux poèmes sont des sonnets. C’est la première fois que je m’impose vraiment une contrainte plus forte que celle qui consiste à faire rimer au mieux chacun des vers. Étonnamment, cette contrainte est libératrice (et pas assommante contrairement à ce qu’exprime mon second poème, mais c’est peut-être parce que je ne suis qu’au début de mon exploration) dans le sens où elle m’oblige à emprunter des directions que je n’aurais pas forcément eu l’idée de prendre dans d’autres circonstances. Il est clair que je vais essayer de produire d’autres sonnets en parallèle de vers plus libres. Je n’exclus pas non plus de m’imposer d’autres contraintes. Enfin, je pense aussi retravailler mes anciens poèmes qui ne sont pas encore parfaits à mon goût (je pense notamment à Lola 2 qui à bien des égards est mon poème préféré, ce qui du coup m’oblige à être d’autant plus sévère dès que je croise un défaut et de la place pour une correction).

La Grand-Place Cerebellum

Le sourire de façade s’évade, un vieux,
Transi, s’approche du lit, de sa main le pieu,
Aiguisé d’années de rancœur et de sueur,
Veut abattre ces photos, sources de lueurs,

Nocives, et voilà l’ombre, avertie et lascive,
Elle détourne le geste qui ploie, et s’esquive,
Le bras, maître d’un corps meurtri, l’âme passive,
La suit, lorsqu’au-delà les fétides coursives,

Fusionnent sur la Grand-Place Cerebellum,
Les eaux de parfums d’antan, le Pandémonium,
Des drogues qui pulsent au rythme des scories,

Des effluves de maux, paralysent l’esprit,
Ce sont des souvenirs, ces vassaux du malin,
Qui vont noyer ce corps dans son propre chagrin.

Le Belliqueux

Il déconstruit sa vie, remballe le tapis,
Rouge mat de chaque victoire à la Pyrrhus,
Il tente un pied de nez à son propre corpus,
Qui ne s’étiole pas sous tant de mauvais plis,

En échec, et las d’être toujours en contrôle,
Il emploie ces fiels, dénommés sexe et alcool,
Désillusions de plus, l’automédication,
N’est pas la solution à ce mal en faction,

Même ce sonnet ne peut que l’assommer,
La règle tacite impose cette métrique,
Merci à ces manants, qui nous mènent à la trique,

Sous couverts d’autorité, prenant bien leur pied,
Et au cœur hormonal de leurs fluides visqueux,
Sous la couche de leurs chairs créent le Belliqueux.

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