No blog’s land

Après m’être perdu dans le no blog’s land durant quelques semaines, j’ai la joie de vous annoncer la reprise en fanfare de ce blog – au moins pour la journée !

Mes lecteurs les plus assidus auront noté que ce soudain réveil n’est pas le simple fruit du hasard. Et ils auront raison. En effet, deux événements d’importance vont se dérouler demain dimanche 23 mai 2010. L’un concerne le sport, l’autre une série, l’un est mon sport préféré, l’autre est une série qui occupe une place bien à part dans mon panthéon des séries que l’on doit avoir vu au moins une fois dans sa vie !

Vous aurez noté qu’après en avoir fait un des fils rouges de mon blog, je n’ai pas parlé de tennis depuis un bon moment en ces lieux. En effet, j’ai estimé que j’en avais déjà fait un tour assez large, grâce notamment à Nadal et Federer qui m’auront permis de m’exprimer sur ce sport d’une manière que je n’aurai jamais rêvé atteindre (j’étais beaucoup trop jeune à l’époque des Sampras-Agassi !). Sans les émotions qu’ils m’ont procuré, j’aurai sans doute eu un mal fou à transcrire ma passion pour le tennis. Je les en remercie pour cela. Du coup, cette période un peu molle dans laquelle le tennis est tombé suite aux blessures de Rafa et au peu d’efficacité de Roger en dehors des grands chelems a démontré qu’actuellement, il y a peu de joueurs au charisme suffisant pour déloger ces champions de leur place au sommet. Je suis donc soulagé d’avoir profité autant que faire se peu de tous ces duels. Et je me réjoui du coup d’envoi du tournoi de Roland-Garros dès demain, tournoi qui pourrait très vraisemblablement se terminer par une quatrième finale Federer-Nadal, avec cette fois-ci Federer dans la peau du tenant du titre. Wait and see !

Dans un tout autre domaine, demain soir sera diffusé l’ultime épisode d’une série qui m’aura passionné six années durant, LOST ! J’aurais beaucoup à dire sur cette série, et je suis partagé entre m’exprimer avant de connaître le fin mot de l’histoire, ou attendre que la saga soit définitivement à ranger aux rangs des séries closes ! Le premier cas me paraît le plus intéressant, notamment parce qu’il me permettra de m’exprimer plus librement sur la série, sa mythologie et ses multiples mystères sans avoir une vue biaisée par la connaissance de ces dits mystères (cela dit, d’une part je ne suis pas convaincu que l’on ait tant de réponses que cela à la fin de la série et d’autre part, toute la mythologie reste assez basique et ce n’est pas cela qui m’intéresse le plus – voire ci-après !). Autant le dire de suite, dans Lost, ce ne sont justement pas tant les mystères et la mythologie en tant que tels qui m’ont passionné et qui ne sont pour moi qu’un fil conducteur, un support aux interactions entre personnages qui elles, m’auront tenu en haleine durant tout ce temps. En cela, je dois me différencier d’une bonne partie du contingent des fans qui se font souvent une obsession de certains détails (les chiffres par exemple, je ne vois pas trop ce qu’il y a à en dire). Voilà, il ne me reste plus qu’à rédiger ma déclaration d’amour (et de haine ^^) à Lost. See you soon

Poème d’avril

Le mois d’avril est décidément apte à stimuler ma fibre poétique. Après un essai qui date d’il y a déjà un an (!), j’exprime de manière moins mélancolique que dans mon précédent poème (dont je n’ai toujours pas trouvé de titre convenable) l’arrivée du printemps.

Poème très court, qui s’inspire des haikus japonais dans sa brièveté, mais qui n’en respecte bien sûr pas les règles. Si quelqu’un souhaite traduire celui-ci dans la langue de Chihiro, qu’il n’hésite pas. Pour la petite histoire, c’est a posteriori que je me rends compte que le haiku est le modèle adapté à mon poème, car à la base, ce dernier est la traduction d’un poème russe composé par moi-même dans une langue dont je ne maîtrise que deux mots (Da, Niet), poème qui me fut inspiré non par la vue d’une fleur, mais par un Colonel (citron vert…et Vodka). Vous n’avez rien suivi de mes explications ? N’ayez crainte, c’est tout à fait normal.

Place au poème :

Fleur des rosées matinales
Aux premières lueurs de l’aube
Dévoile ses pétales

Bonne année 2010 !

Tant qu’il est encore temps, je souhaite à mes lecteurs toujours aussi assidus à la tâche qui consiste à lire, voire à commenter mes billets, une très joyeuse année, pleine de bonheurs simples.

Voici d’ailleurs la liste dévoilée de ces fameux lecteurs-commentateurs depuis la création de ce blog :

– Deus

– Gillus Rex

– Julian

– Gilles

– Amy

– Aimée

– Ton Ex Voisin

– Shrek

– Moi

C’est avec une émotion non feinte que je les remercie d’avoir fait vivre ce blog ! Il ne serait rien sans eux ! Aussi je me dois de m’engager auprès d’eux et de leur promettre que je ferai tout mon possible pour publier davantage.

Sur ce, mon oreiller et ma couette se joignent au concert de louanges ; nous vous souhaitons une très bonne nuit !

Speedwriting #7 – L’Ultime Secret n’en ai pas un

Bonjour. Bienvenue à vous tous ici présent. Je vous remercie d’avoir favorablement répondu à mon appel, et d’être venus en si grand nombre. Je vous ouvre mes portes, mais ne vous méprenez pas. Vous n’entrerez pas dans mon univers – d’une part, telle n’est pas mon intention, et d’autre part, même si je le souhaitais, il me serait impossible de vous faire franchir le seuil. Aussi méritants que vous puissiez être, vous n’avez pas, vous ne pouvez évidemment pas avoir l’expérience, le vécu qui sont les miens en ce jour. Soyez en heureux. Je prie le ciel, je prie les étoiles, j’envoie mes pensées les plus profondes au-delà des frontières de l’univers – en a-t-il seulement ?- que vous n’ayez jamais à subir ce que j’ai vécu. La vie est un drôle de phénomène. Que l’on soit homme de science, homme de foi, ou les deux à la fois, on ne peut nier le miracle absolu de cet agencement spontané de la matière. Comment l’inanimé a-t-il pu laisser la place à l’animé ? Nul ne le sait. Mais le miracle de la vie a bien eu lieu. La vie est censée être une bénédiction. Une chance. Nous vivons, nous ressentons, nous aimons, nous rions, nous pleurons, nous haïssons, tels sont les lieux communs de la vie de tout un chacun. Quelques petits moments de bonheurs, quelques petits moments de malheurs, au final une équation à somme proche de zéro. La plupart d’entre nous n’est ni avantagée, ni lésée. Nous essayons de nous faire une place. Nous sommes tous plus ou moins égoïstes bien évidemment. Il est normal de penser d’abord à soi. Mais nous le faisons la plupart du temps avec les meilleures intentions du monde. Du moins, c’est ce que nous croyons. Avant d’aimer les autres, il faut d’abord s’aimer soi-même. Et quand on aime, on ne refuse rien. On ne se refuse rien. Il n’y a aucune honte à se comporter de la sorte. Vous avez agi ainsi. Vous agirez encore ainsi. J’ai moi-même agi de la sorte. Oui, je le répète, il n’y a aucune honte à se conformer aux règles élémentaires de la Vie. Il faut bien se l’avouer, nous sommes prisonniers, bien plus que de nos désirs, de nos existences. Voilà le prix à payer pour ce miracle. Depuis des siècles, depuis que l’humanité est apparue, nous avons vainement essayé de trouver un sens à notre existence, ou bien de démontrer l’absence de sens, ce vide qui vous fait si peur aujourd’hui, et qui vous conduit vers moi. Je comprends votre angoisse. J’imagine que le cheminement a dû être douloureux. Ce moment, terrible, où l’on se rend compte, après toutes ces heures de torture intellectuelle, que nous ne sommes au final pas différents des autres. De notre voisin de palier que nous méprisons à l’envi aux premiers philosophes qui nous léguèrent leurs pensées il y a de ça des milliers d’années. Il est terrible de voir à quel point le progrès, cette science qui nous a apportés tant de choses, n’influence pas, et n’influencera sûrement jamais nos angoisses existentielles. Peut-être ces dernières sont-elles inscrites quelque part dans nos gènes, marquées au fer rouge. D’aucuns ont une foi illimitée dans le progrès ; j’y ai moi-même pris ma part. Mais qu’on se le dise, nulle équation ne déchiffrera jamais l’Ultime Secret. Car ce dernier n’existe pas, nous l’avons nous-même créé. Il fut pour des générations l’ultime châtiment, et il le restera pour les générations à venir, à jamais…Bien, après cette petite introduction, prenez votre livre au chapitre premier et débutons : « Pourquoi désespérer, l’humanité ne peut statistiquement que finir par s’éteindre ».

Episode 0 – Pilot

Comme cela ne vous aura certainement pas échappé, nous sommes cette année en 2009. Pour beaucoup d’entre nous, ce nombre ne représente pas grand chose. Je suis pourtant convaincu pour ma part que ce dernier recèle de multitudes de propriétés plus intéressantes les unes que les autres, et je le dis sans ironie. Mais au-delà des chiffres et de toute arithmétique savante, ceux sont les événements que l’on a vécu, ceux que l’on a raté, les émotions qui nous ont transportés, les souvenirs que l’on a gravé, les liens que l’on a noués, ceux que l’on a défaits – en somme tous ces éléments qui font notre vie et la rende si belle à certains instants, et si triste et désespérante à d’autres moments – qui font ces douze mois, année après année. Certaines se révèlent plus marquantes que d’autres, et pour chaque individu, quelles qu’en soient les raisons, une année peut souvent se résumer à quelques faits, à quelques impressions qui resteront telle une marque indélébile dans le livre de nos vies.

Pourquoi faire un bilan de mon année 2009 me demanderez vous ? Celle-ci n’est même pas arrivée à son terme. Certes, mais d’une part mon intention n’est pas de faire un bilan de cette année, et d’autre part, en ce mois de septembre, on atteint déjà une période qui a souvent son importance et qui est en quelque sorte le déclencheur de ma réflexion. Personnellement, ce neuvième mois de l’année a toujours représenté deux faits majeurs et antagonistes, l’un attendu avec plaisir, l’autre souvent redouté. L’un des ces faits est mon anniversaire, l’autre est la rentrée des classes, que j’entends ici au sens assez large. Depuis mes trois ans, j’ai donc toujours vécu au mois de septembre une nouvelle année « scolaire ». Les guillemets ont ici leur place, puisque j’inclus la plupart des cycles que peut vivre un jeune, des premiers pas à la maternelle et de l’enfance au primaire, à l’adolescence au collège et au lycée, pour finir par les études, plus ou moins longues et plus ou moins couronnées de succès selon nos choix, que l’on soit à l’université, en grandes écoles, ou dans de multiples autres types d’établissements. Je n’ai bien sûr pas vécu toutes ces rentrées de la même manière. Mais il est vrai que l’appréhension ne s’est réellement estompée, sans jamais tout à fait disparaître, qu’à partir du lycée.

En ce mois de septembre, je n’ai pourtant pas connu cette fameuse rentrée, rituel immuable depuis 1987. En ce mois de septembre, j’ai eu 25 ans, ce qui me fait dire que j’entre définitivement dans l’âge adulte, au moins d’un point de vue légal, puisque la société ne manquera pas de me le rappeler pour de multiples raisons, les premières d’entre elles se révélant être les fameuses réductions étudiantes en tous genres auxquelles je n’aurai bientôt plus droit. En ce mois de septembre, je suis déjà rentré dans la vie active. Mon futur est-il réglé pour autant ? Si je compare ma situation à celles d’autres jeunes de mon âge que j’ai l’occasion de côtoyer, je dirai qu’en apparences, ma situation n’est en moyenne ni plus complexe, ni plus simple. Il faut cependant creuser au-delà de ces apparences. Alors, cette situation me semble différente, car je parais appréhendé la vie et mes attentes d’une manière différente du jeune lambda. L’avenir qui se profile devant mes yeux est je peux bien l’avouer un vaste chantier qui n’est pas près d’être déblayé ! Je considère cette nouvelle entreprise comme un défi et j’ai bien conscience des luttes que je vais devoir livrer, aussi bien envers le monde au sens large qu’envers moi-même.

Pourtant, en ce mois de septembre, c’est davantage mon passé que mon avenir que j’ai envie d’évoquer. 25 ans, la fin des études, un boulot, autant d’arguments de base qui me suggèrent que le moment n’est pas si mal choisi afin de tirer un bilan des années passées. En outre, cette petite introspection ne sera peut-être pas inutile à l’aube d’une vie différente – que je considère moins comme une rupture que comme un renouvellement. Il est justement bien trop tôt pour trouver les termes ad hoc. Aussi, un retour en arrière paraît bien plus adéquat. Mais par où commencer ? Ou plutôt, quand commencer ? Quels événements raconter ? Lesquels méritent d’être détaillés lorsque d’autres seront tout simplement passés sous silence ? Enfin, comment narrer tout ce bouillon d’instantanés ? J’ai d’abord pensé aux thématiques, le boulot, les amis, les amours… Mais ranger des situations dans des thématiques comme on range les gens dans des petites cases me paraît simpliste et ô combien réducteur. D’autant plus que chaque thématique nourri et se nourri des autres à chaque instant de nos vies. Je préfère m’en remettre à la plus simple et non moins efficace narration chronologique. Pertinence et sobriété sont des valeurs auxquelles j’attache beaucoup d’importance, et je veux tâcher de les associer à travers mes souvenirs. Ne reste désormais plus qu’à mettre forme tout ceci, ce qui risque de prendre une nouvelle fois un temps…certain !

Ce fut bien une histoire à l’américaine !

Il n’est jamais aisé de jouer une finale de grand chelem, et quand celle-ci se trouve être votre première grande finale, le handicap semble être double. En ce lundi 14 septembre 2009, Juan Martin Del Potro n’avait cependant pas à faire face à ce seul « inconvénient ». En face de ce petit jeune de 20 ans, débutant à ce stade de la compétition, se dressait une fois de plus de l’autre côté du filet, comme lors de la plupart des grands événements de la saison, Roger Federer, grand champion de 28 ans, quinze grand chelems dans la poche. Roger, qui n’avait jusqu’à ce jour jamais perdu une finale de grand chelem, exception faite face à son meilleur ennemi, Rafael Nadal. Les statistiques n’étaient donc pas en faveur d’une victoire finale de Juan Martin, et c’est un euphémisme de le constater ! Ainsi, lorsque notre argentin se retrouve mené d’un set, d’un break, et 5 à 4 dans le second set service Federer, on se dit que les statistiques ne se trompent jamais, et que Juan Martin n’a de toute façon pas à rougir de sa performance et du résultat à venir, tant Roger semble évoluer sur une autre planète depuis Roland Garros.

Certes, mais c’est vite oublier qu’en tennis, les statistiques sont comme les records, la vérité d’un jour. Mais qui sait quelle sera la vérité le jour d’après ? Et c’est ainsi que nous eûmes droit à un de ces retournements de situations tellement improbables, qui arrivent toujours au moment le plus inattendu, alors que dans un camp tout espoir semble perdu, tandis que de l’autre côté du filet la victoire est une évidence. Après plus de quatre heures de match, après avoir était mené deux sets à un, après être passé à deux points de la défaite, Juan Martin a su trouver les ressources et a magnifiquement conclu sa quinzaine, en dominant les débats dans un cinquième et ultime set bouclé sur le score de six jeux à deux ! Il a réussi l’impossible, que l’on ne croyait réservé qu’à un phénomène venu d’Espagne, battre Federer en finale de grand chelem. Il a réussi là où tant d’autres grands champions, telle sa victime du jour, ont réussi, à savoir remporter sa première finale d’un majeur. Il a tout simplement réussi son entrée dans la cours des très grands, en devenant au passage le premier joueur à dominer coup sur coup Rafael Nadal et Roger Federer. Juan Martin m’a donc une nouvelle fois privé de ma finale de rêve, mais je lui pardonne son effronterie, tant son cadeau d’anniversaire à mon encontre fut magnifique !

Cette victoire rafraichissante d’un nouveau venu vient conclure une saison de grand chelems qui fut riche en exploits, records et matchs ahurissants. Et comme je le disais dans un précédent billet, l’US Open nous a bien réservé quelque chose de spécial, en la personne d’un petit argentin d’1m98, qui aura au passage privé Roger d’un autre fabuleux record, à savoir une sixième victoire consécutive dans un grand chelem, ce qui n’était jamais arrivé dans l’ère Open. J’en conclue que mon intuition ne fut pas trop mauvaise cette année et j’ai déjà hâte de la tester lors des prochains grands rendez-vous ;-).

Speedwriting #6 – Duologue

– Je suis perdu…

– Non tu n’es pas perdu !

– Comment pourrais-tu le savoir ?

– Parce que pour se perdre, il faut d’abord savoir où l’on se trouvait l’instant d’avant.

– Tu insinues que je ne sais pas mener ma vie ?

– J’insinue que tu n’as jamais eu de ligne directrice, d’objectif précis. Tu t’es contenté de suivre un chemin que tu as emprunté par hasard et qui te convenait parfaitement jusqu’à cet instant. C’est là tout le danger de ces chemins formatés pour les esprits trop peu matures, trop faibles pour se construire leurs propres routes.

– Comment oses-tu ? J’ai des objectifs précis.

– Vraiment ? Alors comment se fait-ce que tu te sentes si isolé aujourd’hui au bord du chemin au point d’en appeler à moi. Ne devrais-tu pas retrouver simplement la bonne direction.

– Hmmm

– Regarde autour de toi, regarde derrière toi, devant toi, sur les bas-côtés. Raconte-moi ce que tu vois.

– Je vois…je vois tout, tous ces gens, sur les bas-côtés, je les connais. Je sais que je les ai croisés à un moment de ma vie, j’en suis sûr.

– Comment s’appellent-ils ?

– Je…je ne sais pas. Je n’arrive pas à mettre un nom sur leurs visages. Pourtant, je te promets que je les connais. Attends, c’est étrange. Pourquoi sont-ils tous sur les bords de la route ? Qu’est-ce que cela signifie ?

– A toi de me le dire !

– Il n’y a personne d’autre que nous. La voie, le paysage…tout se ressemble. Tu es en train de m’embrouiller volontairement !

– Bien sûr que non.

– Bien sûr que oui. J’ai l’impression d’être perdu aux confins de l’univers, aux frontières du temps et de l’espace, là où s’orienter n’aurait plus de signification. Pas de nord et par conséquent aucun autre point cardinal. Voilà la sensation que je ressens. Je ne sais même plus par où je suis venu !

– C’est le propre de ces chemins. Faciles à emprunter, appréciés pour leur confort, mais une fois à l’intérieur on s’y perd, on ne différencie plus rien.

– J’ai l’impression d’entendre Yoda…

– Comme quoi il n’avait pas tort sur tout !

– Trêve de plaisanteries. Aide-moi. Je t’en supplie. Je ne sais plus où aller, vers où me diriger. Pourrais-tu guider mes pas ? Tu es mon seul et unique espoir.

– Comme tu y vas ! Crois-tu vraiment ce que tu dis ?

– Pourquoi serais-tu là autrement ? Et d’abord, comment es-tu arrivé jusqu’ici ?

– J’ai fait comme toi, j’ai choisi la facilité.

– Tes leçons de moral, tu peux les garder.

– J’ai pourtant bien le droit de te faire la morale. Que cela te plaise ou non, car c’est toi qui m’a emmené jusqu’ici. Et j’ai été bien gentil de ne rien dire jusque-là. A vrai dire, j’espérais que tu saurais ce que tu faisais et que tu nous sortirais de ce bourbier. Mais plus le temps passait, plus tu t’entêtais à avancer.

– Pourquoi ne m’avoir rien dit plus tôt ?

– Parce qu’il n’est pas dans nos coutumes de venir vous voir. C’est à vous de venir à nous. Mieux vaut tard que jamais ai-je envie de dire…même si tu as perdu beaucoup de temps, il est encourageant que nous ayons aujourd’hui cette conversation, qui sera salutaire je l’espère.

– Mais explique-toi ! Pourquoi t’aurais-je emmené jusqu’ici. T’aurais-je récupéré au cours de ma traversée, sans même le savoir ?

– Ouvre les yeux, bon sang ! Peut-être étais-tu aveuglé par le chemin. Il est tellement attractif en effet. C’est l’une de ses nombreuses qualités, l’une de ses nombreuses perversités aussi ! Cependant, je ne crois pas que tu sois si faible. Tu savais très bien où tu t’engageais. Et puisque je suis maintenant à tes côtés, il est certain qu’il était dans tes desseins de me retrouver à un instant donné, l’instant que nous vivons en ce moment même. Il t’a fallu néanmoins me cacher au plus profond de toi même, de telle sorte que tu puisses avancer assez longtemps sur le chemin sans être alerté par ma présence. Mais tu ne m’as pas caché aussi profondément que la plupart des gens de ton espèce. Tôt ou tard, tu savais que j’apparaîtrais.

– J’aurais donc les clés ?

– Tout se trouve devant tes yeux. Cette image qui te semble si confuse, n’est-elle pas un leurre ? Même dans le chaos règne un certain ordre. A toi de trouver l’élément qui te permettra de débloquer les verrous…

Une histoire à l’américaine !

Le dernier grand chelem de la saison, l’US Open, a enfin débuté. Après un été peu chargé en émotions et des têtes d’affiches au repos ou en congé paternité, j’espère que tous les amoureux de la petite balle jaune auront droit à leur lot de frissons dont ils ont été sevré pendant de trop nombreuses semaines ! Je ne sais pas si je dois cela à mon état d’esprit du moment, mais j’ai l’impression que cette année, sous ses dehors festifs (i.e. le show à l’américaine !), le tournoi nous réserve quelque chose d’inhabituel. Quelque part, c’est le duel à distance, la lutte perpétuelle que se livrent Federer et Nadal qui doit trouver son apogée à New York, la seule ville du grand chelem où ces deux immenses champions n’ont jamais eu le privilège de s’affronter ! La « faute » en grand partie à un Rafa, qui, en posant le pied sur le Decoturf américain, affronte, avant tout adversaire en chair et en os, son pire ennemi. Sur une surface rapide, très rapide, et qui prend peu les effets, le jeu de Rafa perd un peu de son efficacité. Mais Rafa n’a fait que progresser ces dernières années, alors pourquoi n’aurait-il pas le droit de rêver à un nouveau sacre en grand chelem ? En remportant le tournoi, ce n’est pas seulement un grand chelem de plus dans son escarcelle, c’est surtout l’ensemble des tournois du grand chelem qui ornerait le palmarès de Rafa, qui deviendrait alors le septième homme à pouvoir se targuer d’une telle performance…trois mois seulement après la consécration du sixième homme, Roger, à Roland-Garros. Ne serait-ce pas incroyable que ce fait rarissime soit accompli deux fois dans la même année ? Oui, cela serait incroyable, mais pas impossible. Et en ce début de mois de septembre, la donne semble légèrement différente des autres années. Libéré de la pression, Federer paraît dominer les débats de la tête et des épaules, et Rafa, retombé à la troisième place mondiale depuis sa blessure, est à court de compétition. Mais sa fraîcheur physique et sa rage de vaincre n’auront sans doute jamais été aussi fortes à cette période de l’année. Il suffirait finalement d’un seul match, dimanche 13 septembre, pour redistribuer les cartes, pour ajouter une nouvelle page à la légende, pour rentrer dans la légende. Le duel qui n’a encore jamais eu lieu ne pourra pas de défiler encore longtemps ! Certes, ils sont nombreux à pouvoir leur barrer la route, de Del Potro à Roddick, en passant par Murray et Djokovic. Mais quelle superbe affiche nous promettraient Roger et Rafa, et quelle drôle d’effet cela ferait d’avoir en cette année 2009 Roger vainqueur à Roland et à Wimbledon tandis que Rafa s’offrirait l’Australie et l’Amérique. Le monde à l’envers, un scénario Hollywoodien, une histoire à l’américaine !

Speedwriting #5 – Délirium

Une voix résonne dans ma tête. L’écho de ma pensée se débat et erre dans le néant de mon esprit. Je ne sais plus qui je suis…Le sang, le sable, l’eau, mes cheveux se mélangent dans ma bouche. Je ne vois plus rien, le soleil n’est plus et la lune rouge m’aveugle. La peau qui tiraille, la tête qui tourne, cette main qui m’a touchée me brûle la peau, me brûle le ventre. Je ne connais même plus son possesseur. Et elle restera avec moi, marquée au fer rouge ! Je n’ai rien, si ce n’est cette détresse de savoir que j’ai tout perdu. Ce souvenir, c’est consciemment qu’elles me l’ont laissé. Aurai-je le courage de me relever. Je m’enfonce de plus en plus dans ce sable détrempé. L’océan fait des siennes. Les vaguelettes laissent désormais place à une écume bouillonnante et écœurante. Je connais le goût de cet océan. C’est l’amer goût de ma défaite. L’endroit où j’ai cru vaincre. Je suis à bout de forces. Et je commence à suffoquer ! Mes poumons se remplissent peu à peu. Mon pouls s’accélère. J’ai tellement peur. Cela ne durera pourtant que quelques secondes. Au bout m’attendent la paix, le calme, la sérénité. Je suis à l’endroit où j’ai toujours rêvé d’être. Celui que je n’ai cessé de réclamer à cors et à cris. Je n’ai pas choisi la voix que l’on m’a tracée. Des larmes ruissellent sur mon visage, les dernières. Je peux les distinguer parmi ces milliards de molécules qui naviguent désormais sur mon visage. Elles s’écoulent doucement, délicatement. Comme si elles savaient. Elles profitent de ce dernier moment. Elles caressent mon visage et de mon œil, elles choisissent chacune leur chemin. Ma peau s’est écaillée, mais elles ne m’en tiennent pas rigueur. Au contraire, elles l’adoucissent. Un seul être au monde avait le pouvoir de m’adoucir de la sorte. Mais qui est-il ? Qu’est-il devenu ? Mon cerveau est vide de réponses, rempli de questions, d’impressions. Pourquoi m’avoir laissé dans une telle ignorance ? Puis-je partir en ayant tout oublié ? Là-bas, seule, perdue, incapable de recouvrer mes sens, je serai libre, libre de devenir une furie. Je déverserai ma haine dans l’espace infini où l’on m’aura abandonnée. Condamnée à l’ignorance éternelle. Destinée à désespérer. Désespérée par cette destinée.

En fin de compte, au bout ne m’attendent ni la paix, ni le calme, ni la sérénité. Je dois à tout prix me relever. Mes bras s’enfoncent davantage dans le sable. Les battements de mon cœur commencent à ralentir. Je me sens mieux. Je réussi à glisser ma main sous ma poitrine. Je ne sens rien. Je n’entends rien. Serais-je nue ? Je ne tolérerai pas que l’on me retrouve dans cet état. Sous mon sein gauche, je sens une cicatrice. Elle n’a pas de liens avec ce que je suis en train de vivre. J’enrage de ne pouvoir débloquer les verrous de ma mémoire. Je voudrais par n’importe quel moyen briser ces chaînes. Elles ne sont pas tant les portes de mon passé que de mon avenir que j’hypothèque un peu plus à chaque pensée. Dans quelques secondes je serai morte. Est-ce que je suis déjà folle ? Comment distinguer le délire à l’approche de l’instant zéro du délire dans lequel je suis plongé depuis ce moment où je me suis retrouvée privée de tout ce qui me liait à l’univers ?

…La lune rouge a disparu. Elle ne m’aveugle plus. Un parterre magnifique d’étoiles se dévoile à moi. Je me suis libérée de l’étreinte du sable et de l’océan. Ce dernier s’est arrêté de rugir pour laisser place à une mélodie apaisante. Je n’ai toujours pas la force de me relever. Tout juste puis-je basculer la tête pour constater ma nudité. Je retourne contempler ce ciel rempli de mystères que nul homme ne percera sans doute jamais même s’il avait l’éternité pour le faire. Ma respiration se fait plus régulière. Ces constellations me semblent familières. Je ferme les yeux. Entreverrais-je ainsi ce que mes yeux ne peuvent distinguer ? Mon ouïe est décuplée. Chaque note, chaque son, chaque mélodie peuvent être mis à nu. Telle une mosaïque, je me fais une idée plus précise de l’environnement qui m’entoure. Devant, l’océan. Derrière, au loin, les falaises abruptes. Une respiration, la mienne. Une respiration, plus brute, plus irrégulière, celle d’un étranger. Il se dirige vers moi à allure modérée. Quelles sont ses intentions ? Je ne peux les deviner. Pas plus que ce qu’il adviendra de moi dans quelques foulées. Au fond, qu’importe. J’ouvre les yeux. Un nouveau monde apparaît soudain. Je tourne la tête. Une silhouette se dessine. Elle s’arrête soudain. Que pense-t-elle à cet instant ? Est-elle troublée par mon état déplorable, par ma nudité peut-être ? Ou bien ne serait-elle pas l’instigatrice de ma situation présente. Elle semble hésiter…Je jurerais qu’un conflit intérieur l’habite, dont je ne devine pas les raisons. Simple ou complexe, elle le résout promptement. Elle s’approche à nouveau. Que veut-elle ? Que va-t-il m’arriver ? Advienne que pourra…

Roger seul au sommet !

J’ai promis au début de l’année 2009 de couvrir les quatre tournois du grand chelem. Après une très belle couverture (^^) de l’Open d’Australie et de Roland Garros, je suis honteux de vous annoncer que vous n’aurez droit qu’à un billet pour le toujours mythique tournoi de Wimbledon. Mon entrain pour le tennis, s’il ne s’est certes pas évanoui en quelques semaines, a tout de même été affecté par certains événements collatéraux d’une part – comme le démontrent mes billets précédents – et par le forfait de Rafa d’autre part ! Le coup fut rude à encaisser ! Et alors que le tennis tient d’habitude la baraque sur ce blog quand tout le reste va à vau-l’eau, je me suis rendu compte que quand le tennis va à son tour à vau-l’eau, plus rien ne tient la baraque ^^Finalement, les petits gribouillis dont je parlais dans mon précédent billet pourraient très bien faire l’affaire en ces temps de crise;-)

Après l’incroyable finale à laquelle nous avons eu droit l’année dernière, j’avais tout de même peur d’assister à un cavalier seul de Roger Federer ! Personne pour se placer entre lui et la légende, entre Roger et les 15 titres du grand chelem qui le situerait sur le toit du monde tennistique, reléguant alors à tout jamais Pete Sampras à la seconde place ! Pendant 6 matchs, le temps d’arriver en final, je pense ne pas m’être excessivement tromper. Bien que les adversaires fussent de qualité, la confiance qui anime Roger sur herbe, transcendé par sa victoire libératrice à Roland Garros quelques jours plus tôt, n’a pas permis à la meute de prétendants au crime de lèse majesté de voir le jour. Ce fut le cas pendant 6 matchs, mais celui que personne n’attendait vraiment au cours de la finale se révéla bien plus coriace que prévu ! Andy Roddick, joueur injustement critiqué pour n’être qu’un service, a en effet fait la démonstration de ses exceptionnels progrès durant les cinq sets de la finale ! Oui cinq sets, comme en 2008, comme en 2007. Décidément, Wimbledon est gâté ces derniers temps ! Et c’est une nouvelle fois au bout du suspense que le vainqueur s’est dessiné. 16-14 au dernier set (un record en final), un seul break en plus de quatre heures de match pour Federer, c’est ce qui aura « suffit » à Roger pour s’imposer. Si la défaite fut cruelle à encaisser pour le Suisse l’an dernier, elle l’est doublement pour Andy. Car là où Roger s’était déjà imposé cinq fois, Andy s’était écroulé sur la dernière marche par deux fois, déjà contre le même adversaire ! L’émotion d’Andy était vraiment palpable à la fin du match, la sensation d’avoir tout donné, et d’avoir encore perdu. Plein de fair-play et d’humour (dont il n’est d’ailleurs pas assez crédité à mon goût), il ne put que féliciter Roger et s’excuser auprès de Pete Sampras (présent dans la Royal Box) ne n’avoir pas pu au moins retarder l’inéluctable de quelques mois ! J’espère sincèrement pour Andy que cette défaite ne l’affectera pas outre mesure, et qu’il reviendra le couteau entre les dents pour son tournoi, l’US Open ! US Open où j’espère aussi revoir Rafael Nadal, qui peut toujours finir l’année numéro un mondial ! Mine de rien, si Rafa s’impose à Flushing Meadows, il aura lui aussi boucler le grand chelem. Que Roger et Rafa l’accomplisse en cette même année 2009 serait magnifique. Et cela nous promettrait une lutte finale de toute beauté avec le Masters de Londres en point culminant !

J’aurai l’occasion d’en reparler ! En attendant, Roger part en vacances et ne reviendra pas avant la dernière levée du grand chelem et Rafa soigne encore ses genoux. Cela va être l’occasion pour moi de parler d’autre chose que de tennis durant les deux mois à venir 😉