Désolé d’avoir été muet depuis un mois ! Le temps passe vite, et mes fidèles lecteurs me pressent pour que je sorte enfin de mes tiroirs poussiéreux mes fameux billets que je leur promets depuis belle lurette ! Je suis dans le regret de vous dire que ce ne sera malheureusement pas pour ce soir ! Je m’égare, je m’éparpille, j’ai un millier d’idées, et au final, plein de gribouillis (plutôt informatiques les gribouillis) pour la plupart à l’état larvaire ! Le peu de ce qui est a priori publiable selon mes normes ne me satisfait pas néanmoins ! J’ai bien conscience de m’éloigner quelque peu du concept de speedwriting ! Mais ce n’est qu’un problème de terminologie, car je pourrais sans problème les renommer verylongwriting ! Tout n’est cependant pas si catastrophique, puisque j’applique tout de même, avec plus ou moins de rigueur j’en conviens, un principe qu’on m’a donné, selon lequel il faut toujours écrire, même quelques lignes, peu importe l’inspiration ! C’est en forgeant que l’on devient forgeron, et je veux bien croire que c’est en écrivant que l’on devient écrivain ! J’enfonce des portes ouvertes je sais 😉 Il faut cependant avoir à l’esprit que j’essaie de garder un minimum de rigueur et de qualité dans les écrits que je publie sur ce blog, aussi, je ne peux raisonnablement pas publier tout ce qui me passe par l’esprit que j’ai fort torturé, surtout en ce moment ^^ L’envie est de toute façon bien là, et j’espère que dans peu de temps, toute cette frustration qui m’envahit saura se libérer et produire de très beaux billets !
Roger immense !
Andre Agassi qui remet la coupe de Roland Garros à Roger Federer, c’est une image que j’avais dans un coin de ma tête depuis quelques mois, depuis que je savais qu’Andre serait invité à Paris pour fêter les 10 ans de sa victoire. Je ne sais pas si je crois au destin en général, mais j’avoue qu’en matière d’affaires tennistiques, je suis assez enclin à me laisser aller ! J’aurais bien sûr souhaité une victoire de Rafa, mais ma deuxième intuition était finalement la bonne. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, les parcours d’Andre et de Roger à 10 ans d’intervalle se ressemblent comme deux gouttes d’eau. En effet, l’un comme l’autre n’auront pas été loin de l’élimination tout au long de leur parcours finalement victorieux. Roger s’est ainsi retrouvé deux fois en bien mauvaise posture, mené 2 sets à 0 par Haas au quatrième tour, et 2 manches à 1 face à Del Potro en demi finale. Mais en grand champion, et avec la pression énorme qui pesa sur ses épaules suite à l’élimination de Rafael Nadal, il a prouvé s’il en était encore besoin qu’il a lui aussi un formidable mental. L’appel de l’Histoire du tennis était irrésistible, l’occasion trop belle pour qu’il passe à côté une fois de plus. Alors, d’aucuns pourront regretter l’absence de son meilleur ennemi en finale, mais je crois que ces deux là vont encore disputer de nombreux matchs de légendes. Après tout, ce n’est qu’un chapitre, certes énorme, du livre de l’histoire du tennis qui vient d’être écrit, mais l’on est loin des derniers échanges ! Enfin, pour répondre à une question que je posais dans mon antépénultième billet, je sais désormais par qui et pourquoi des larmes ont été versées en ce 7 juin 2009. Si vous connaissez aussi la réponse, je tiens à vous prévenir qu’il est possible que vous tombiez sous le charme d’un sport fabuleux 😉
Et Nadal fut vaincu…
Cela s’est passé un dimanche. Ce dimanche. Et j’aurais envie de vous dire en ce 7 juin 2009. Hélas, nous n’étions qu’à la moitié du chemin. Rafa a donc été éliminé ; lui qui n’avait jamais perdu plus d’un set par match à Roland Garros en cinq participations en a donc perdu trois d’un coup ; lui qui n’aurait dû perdre que contre son rival de toujours, Roger, s’en est allé contre le joueur de tennis le plus détestable du moment, le suédois Robin Soderling ! Je suis resté devant ma télévision jusqu’au dernier moment, espérant un retournement de situation qui n’est jamais venu. Rafa n’a jamais baissé les bras, mais il n’a pu que déposer les armes fasse à plus fort que lui. L’incroyable s’est produit…Cette phrase, de nombreux journaux ont du la reprendre en boucle pour souligner l’exploit de Soderling. Mais est-ce si incroyable que cela ? Je dirai juste improbable, tant Nadal aurait dû mal jouer et Soderling être sur son nuage. Et bien, pour avoir vu le match, c’est malheureusement ce qui s’est produit ! Nadal ne sentait tout simplement pas la balle, au contraire de son adversaire qui ne ratait pas un coup et qui n’a pas baissé d’intensité du début à la fin de la rencontre.
En tant que grand admirateur de Nadal, je suis bien sûr extrêmement déçu de son élimination, mais au-delà de sa défaite – qui n’a pas que du négatif, je vais y revenir – c’est l’attitude du public qui m’a totalement révolté, et pour tout dire, donner envie de vomir ! Certains de me lecteurs (n’est-ce pas Gilles ;-)) savent depuis très longtemps à quel point je déteste le public de Roland Garros, sans conteste le public le plus nul du monde, ramassi de bobos, de beaufs et de peoples qui ne connaissent strictement rien au tennis. Et pour avoir suivi depuis de nombreuses années les autres tournois du grand chelem, j’ai vraiment honte d’être français dans ces moments là ! Que s’est-il donc passé au juste ? C’est difficile à décrire je l’avoue ! Je ne parle pas ici en tant que pro-Rafa, et cela ne remet pas en cause la victoire de Soderling, mais le public n’a jamais eu un seul moment d’encouragement pour Rafa ! Pas un seul ! Au contraire, plus Rafa s’approchait de la défaite, point après point, jeu après jeu, set après set, plus le public encourageait Soderling ! Dans le tie-break du quatrième set, n’importe quel autre public au monde aurait soutenu Rafa pour remportait le set et faire basculer le match dans un cinquième set pour que le spectacle continue. Point de cela ici ! Sur le court Suzanne Lenglen où se déroulait une autre rencontre, lorsque les gens ont appris la défaite de Rafa, ils ont applaudi, c’est dire !
Je me pose alors la question : qu’à donc fait Rafa pour mériter cela, lui l’actuel numéro 1 mondial, l’un des joueurs les plus humbles et les plus fair-plays du tennis et du sport en général. Lui qui est si respecté partout ailleurs ne reçoit que mépris dans le tournoi où il a pourtant connu la grande majorité de ses exploits. Est-ce parce que les français n’aiment pas les vainqueurs ? Je me suis légitimement posé la question ! Mais non, je vous assure, la réponse à la question est plus simple, et je l’ai bien résumé dans le paragraphe précédent ! Comme je l’ai dit, un geste de la part du public n’aurait sans doute pas changé la physionomie du match, mais elle aurait eu le mérite je pense de faire chaud au cœur de Rafa (non non ce n’est pas une machine !). Rafa a d’ailleurs reconnu dans son interview d’après match qu’il était triste de n’avoir pas reçu un petit geste de la part du public. Cette phrase ne trompe pas, et je pense que malgré ses millions d’euros, malgré ses succès à venir (oui oui il y en aura encore ^^), Rafa restera marqué. Mais on ne peut rien contre la bassesse des gens !
Le point positif de cette défaite, c’est qu’elle montrera peut-être à certains que Rafa s’est toujours battu pour arracher ses succès, et que ces derniers n’étaient clairement pas un du, mais le fruit de son talent et de son travail tout simplement ! De quoi me rendre plus admiratif même si je le savais déjà de ce qu’il a accompli jusque là !
Et maintenant que Rafa a perdu, je me dis, comme je l’avais laissé entendre à la fin de mon entrée précédente, que le destin s’est peut-être mis en marche pour Roger ! Si Monfils ne le bat pas demain, je pense qu’il foncera vers la victoire ! L’occasion est trop belle pour la laisser passer ! Je maintiens mes dires, des larmes vont couler dimanche ^^Histoire du tennis à suivre…
Nadal pour un exploit !
Arghh ! Voilà un bon mois que je n’ai pas écrit la moindre entrée sur ce blog. Les circonstances ne m’ont pas aidé comme doivent le savoir les plus fidèles de mes lecteurs. J’ai pourtant en stock de nombreux billets qui n’attendent qu’à voir le jour. Et encore une fois, c’est le tennis qui vient à ma rescousse pour me sortir de ma torpeur. Je suis à jamais redevable à ce magnifique sport et n’aurait de cesse d’essayer de vous convertir ^^
Demain débute donc le deuxième tournoi du grand chelem de la saison, à savoir Roland Garros ! Et cette année plus que toute autre s’annonce passionnante. Tout le monde connaît la domination sans faille de Rafael Nadal sur cette terre battue qu’il affectionne tant, à tel point qu’il est invaincu à Paris en quatre participations ! Et cette année, Rafa vise la passe des 5 tournois consécutifs, exploit qui n’a jamais été réalisé aussi loin que l’on remonte dans l’histoire du « French ». Cette passe des 5 est bien plus qu’un symbole, dans le tournoi réputé le plus difficile du monde du fait de la dépense physique supplémentaire engendrée par l’ocre ; et elle consacrerait sans doute définitivement Rafa en tant que plus grand joueur de l’histoire sur terre battue, tout en le positionnement à mi-chemin d’un Grand Chelem historique ! Pffiou ! Seulement voilà, même si Rafa est le grand favori des bookmakers, au moins deux joueurs veulent écrire leur histoire, à savoir Roger Federer et Novak Djokovic. Ces deux là ont prouvé au cours de la saison qu’ils étaient les plus à même de faire chuter Rafa, mais si d’aventure ils souhaitent aller au bout de leur rêve, l’un devra battre l’autre, hasard du tirage au sort qui a placé Roger et Nole dans le bas du tableau. Autant dire que c’est une demi finale de feu qui s’annoncerait.
Cette année 2009 marque aussi les 10 ans d’une épopée d’une autre époque, et oui, c’était au siècle dernier. En 1999, Agassi remportait Roland Garros en remontant un handicap de deux sets à zéro contre lui lors de l’ultime match, et bouclait le fameux Grand Chelem (certes pas en une même année, voire Nadal à New-York en 2009 pour de plus amples informations^^). Le vainqueur aura l’honneur de voir André lui remettre le trophée en ce dimanche 7 juin. Certains disent que la beauté du sport voudrait que Federer remporte le tournoi, car la remise de la coupe par Agassi serait alors un énorme symbole, le parallèle des carrières aussi beau qu’improbable. Mais l’histoire n’est pas écrite d’avance ! En tout cas, vous savez où je serai dimanche 7 juin ^^ Je ne manquerai pas l’immanquable ! Je ne sais par qui, ni pourquoi, mais j’ai la conviction que des larmes vont couler ce jour là ! Ne vous inquiétez pas, je vous raconterai tout !
Poème de Pâques
Il fut un temps où j’écrivais un nombre assez conséquent de textes (qui se voulaient) poétiques. Cependant, le grand trou noir fit son apparition, et si j’en connais en partie la raison je n’avais jusque là pas vraiment pu remédier au problème. J’ai néanmoins le bonheur de vous annoncer qu’après ces années de vache maigre, et contre toute attente – défiant par la même occasion les lois les plus élémentaires de la physique – je suis ressortie du trou^^. J’avais oublié le plaisir que procure l’écriture d’un poème. C’est tellement différent de la prose classique où au final, en dépit des formes que l’on prend soin de mettre, on se concentre davantage sur le fond. Le poème, c’est tout l’inverse, en dépit du fond que l’on prend soin de mettre, on se concentre davantage sur la forme.
Je ne saurais pas vraiment dire comment m’est venue l’inspiration pour ce poème, en revanche, je sais que j’aurai entamé sa création d’une manière assez originale, dans la nuit de dimanche à lundi, où à défaut de (re)trouver le sommeil, j’ai composé les 4 premières strophes. Comme je n’étais pas seul dans la chambre, je ne pouvais malheureusement pas les noter à la main. J’ai bien du les retourner dans ma tête pendant deux heures afin d’être sur de les retenir pour les graver sur du papier au petit matin (je n’avais pas d’ordinateur à ma disposition en ce week-end de Pâques). Au final, le poème que je vais présenter ci-dessous se compose d’un total de 16 strophes, les vers étant majoritairement octosyllabiques mais ces détails n’ont pas vraiment d’importance pour moi. Cette inspiration bienvenue me donne en tout cas l’opportunité d’enrichir les styles présents sur le blog et je pense que ce dernier texte saura bien s’intégrer ^^
Au passage, j’en profite pour demander (aux toujours nombreux) lecteurs de ce blog, s’il n’ont strictement rien à faire d’autre de leur journée, de proposer un titre pour ce poème. En effet, un poème sans titre, ce n’est pas tout à fait un poème 😉 et comme j’hésite entre quelques possibilités, vous m’enlèveriez une belle épine du pied ! Merci d’avance, et place au poème.
La beauté à jamais voilée
Et figée pour l’éternité
Quel fut donc le crime à payer
Pour se voir ainsi déflorée ?
Insolence intermittente
Cette effronterie déplacée
La gaîté pour seule fierté
Eurent raison de l’impertinente
Privée de son insouciance
Cette vie n’eut que peu de sens
Voici donc l’amère résumé
De cette destinée entravée
De petits moments de bonheurs
Apportèrent leur part de lueur
Ce fut pour mieux ternir son cœur
D’avoir si tôt perdu l’âme sœur
Et par-delà toute sa rancœur
Seule, sous le joug de la terreur
Elle décida d’affronter ses peurs
Pour n’être plus que fureur
Mais pas de place pour les larmes
Avec son charme pour unique arme
Elle causa un tel vacarme
Qu’il fut temps qu’on s’en alarme
C’est alors que le maudit sort
Qui avait causé bien des torts
Dans une ultime embardée
Lui lia les mains et les pieds
Celle, qui acclamée haut et fort
Par-delà les mers et les ports
Elle, qui atteignit le sommet
Sans l’avoir jamais recherché
Serait-elle bien à la hauteur
Emportée par une telle ferveur ?
Enfermée dans sa tour d’ivoire
Entre raison et désespoir
Était-elle bien à sa place ?
Seule, dans ce palais de glace
Ornée des plus beaux apparats
Qui ne créaient que l’embarras
Céderait-elle sa place ?
Elle fille dépourvue de classe
Parée des plus beaux ornements
Le monde n’était plus que tourments
Mentir à la populace
Ou se mentir à soi-même
Tel sera le dernier mème
D’une majesté bien fugace
Après avoir perdu la foi
Et dans le plus grand désarroi
Elle comprit pour ce dernier choix
Qu’il fallait faire le premier pas
Elle opta ainsi pour l’exil
Solution la plus difficile
Et face à une foule incrédule
Ne laissa qu’un maigre pécule
Foule, à son tour abandonnée
Ne chercha donc qu’à se venger
La sentence pour avoir trahi
La confiance de tout un pays
Ce fut le ventre transpercé
Qu’elle se vit ainsi déflorée
La beauté à jamais voilée
Et figée pour l’éternité
I’m back !
Bonjour à tous ! Comme prévu, les cinq à six dernières semaines ne m’ont pas laissé beaucoup de temps libre. J’en suis vraiment désolé car je sais à quel point je vous ai manqué.
La bonne nouvelle, c’est que j’ai de la matière à quelques entrées. Il me reste plus qu’à trouver le courage de la mettre en forme afin de la rendre intelligible au plus grand nombre ;-). Certains d’entre vous se seront peut-être rendu compte d’un léger changement de style du blog. Si les modifications restent mineures, j’ai en revanche entrepris de modifier mon site web principal (Update du 08/12/2012: ce n’est plus mon site web principal depuis le 01/05/2012, le site web principal est là). Je me suis surtout décidé à rédiger une feuille de style CSS afin de rendre le site un peu moins austère. Ne vous attendez cependant pas à trouver une quelconque information intéressante sur le site. Ce dernier est avant tout un terrain de jeu à plus ou moins long terme pour mener mes expériences. La prochaine étape de ces expériences diaboliques consiste en l’apprentissage du javascript. Non pas que je considère que ce dernier langage est indispensable au bon fonctionnement d’un site web (du mien en tout cas) mais j’ai une ou deux idées pour rendre les choses un peu plus sympathiques. Malheureusement, j’ai l’impression que les différents tutoriels disponibles sur le Web ne sont que des copier-coller en chaîne, et du coup je désespère encore de trouver l’information qui me serait utile à la mise en place de mon script. Je vais persévérer, mais à défaut de résultats probants, je me rabattrai sur la littérature.
Information importante
En raison d’une surcharge de rapports à rédiger dans les 5 semaines à venir, et les dits rapports n’ayant pas leur place sur mon blog, je me vois dans l’obligation de prévenir mes (nombreux) lecteurs que le blog risque de ne pas retrouver d’activité normale d’ici le début du mois d’avril, du printemps, de la saison sur terre battue…
Certaines mauvaises langues pourraient me faire remarquer que mon blog n’a jamais eu d’activité normale, et ils auront parfaitement raison, mais ce n’est pas une raison pour le faire remarquer, voilà pourquoi je prends les devants !
Speedwriting #4 – Hypocrisie
Premier épisode de la saga des Speedwriting en cette année 2009.
En ce dimanche, X n’a pas envie de sortir de chez lui. Non pas qu’il soit trop fatigué après une semaine épuisante, puisque le travail ne fut pas spécialement prenant ces derniers jours. Non pas qu’il fasse trop mauvais, puisqu’il y a dehors un soleil magnifique, signe que le printemps s’est installé pour de bon. Non pas qu’il se soit couché trop tard ce samedi soir, puisqu’il est resté bien sagement dans son appartement à lire un bouquin et à se perdre dans les méandres du web comme il aime à le faire bien souvent. X n’a juste pas envie de sortir de chez lui aujourd’hui, alors pourquoi le ferait-t-il ? Est-ce si étrange que ça de rester chez soi par un dimanche ensoleillé ? Certainement pas, X en est persuadé. Par contre, ce qui est plus inquiétant, c’est le fait que X se pose désormais ce genre de questions. Ce dernier est bien connu de sa famille ainsi que de ses amis pour penser plus que de raison. A trop vouloir rationaliser les événements, des plus importants aux plus insignifiants, on n’en sort strictement rien, si ce n’est ce sentiment de frustration qui nous accompagne faute d’avoir obtenue les réponses que l’on souhaitait. Mais qu’est-ce que X souhaite au juste en se tourmentant de la sorte, posé à son bureau, prostré, le regard perdu sur une mappemonde qui commence à faire son âge ? X voudrait simplement se rassurer, trouver une justification à sa supposée « paresse ». Pourtant, en dépit de toutes ses analyses, la seule explication qui tienne est simplement qu’il n’y a rien d’anormal à rester chez soi. Autrement dit, autant tirer sur une mouche avec un bazooka si c’est pour aboutir à ce type de réponses. Finalement, après avoir fait un tour sur le net, regardé ses mails, et traîné sur Facebook, X se replonge dans la passionnante histoire qu’il avait laissé en plan quelques heures plus tôt.
Les semaines passent, et tout va pour le mieux dans la vie de X. S’il est une chose que X exècre plus que tout, c’est la routine. Certes, il sait bien que pour le moment, il ne peut échapper à cette dernière, surtout due à son travail, mais il n’a pas trop à se plaindre. Ce n’est pas tant son travail, plutôt plaisant et varié, que l’aspect répétitif des levées au chant du coq et des batailles de klaxon et des bousculades qui lui pèsent, et qui reviennent inlassablement à la charge, chaque matin et chaque début de soirée, quel que soit le jour de la semaine. Même les périodes de vacances scolaires ne sont plus synonymes d’une légère accalmie comme cela semblait être le cas si l’on remonte quelques années en arrière, du moins si l’on en croît les collègues de X, les vieux sages comme il se plaît à les appeler, non sans une certaine ironie. Mais X va bien. Son humeur, fortement accordé sur les saisons, est excellente. Rien de tel que la venue du printemps pour le revigorer. Dynamique comme jamais, X peut s’investir davantage dans les activités qu’il s’accorde après le boulot. Lundi soir et jeudi soir, c’est volley. Mercredi soir, c’est libre, autrement dit, généralement réservé aux petites bouffes ou aux sorties entre potes selon les cas. Enfin, mardi soir et vendredi soir, c’est séances de solfèges. C’est sans conteste l’activité dont X est le plus fier. Sa famille n’a jamais pratiqué la musique, et par conséquent, petit, X n’a jamais joué d’un instrument, si ce n’est la sacro-sainte flûte imposée durant les 4 années de collège. Il n’était d’ailleurs pas mauvais lorsqu’il se prêtait à cet exercice, mais il regrette de n’avoir pas osé aller plus loin à l’époque. Il considérait avec un certain dédain non dénué de jalousie les apprentis rockeurs qui fleurissaient au lycée. Au fond de lui, il aurait voulu faire comme eux, mais ne s’en était-il jamais donné les moyens ? X ne connaît que trop bien la réponse à cette question. Alors il prend dorénavant le taureau par les cornes. Son boulot lui plaît et paye plutôt bien, sa semaine est bien remplie et truffée d’activités extra-professionnelles, et même s’il ne s’en vante pas, il sait que ses amis et ses connaissances sont au courant. Au final, seuls ses week-ends font pâles figures et paraissent bien vides. Le seul bémol dans une vie bien remplie. X n’arrête désormais plus de se persuader que ce n’est pas le cas, qu’il n’est pas obligé de s’abreuver d’activités dites « sociales » pour passer une bonne fin de semaine. Ainsi, même si personne parmi ses proches ne lui en a jamais soufflé mot et ne lui a jamais fait de remontrance à propos de ces week-ends peu divertissants, X commence à imaginer des choses qu’il aurait pu faire, et qui paraîtrait bien aux yeux de son cercle social. Il suffit de peu de choses pour transformer sa fin de semaine en une somme d’événements palpitants. La méthode privilégiée par X, c’est celle qui consiste à inscrire un petit mot sur son profil sur Facebook, de manière à ce que ses amis, et ses connaissances, comprennent bien que X est heureux, exténué même, la faute à un week-end un peu trop actif. Au fond de lui, X se pose alors une nouvelle question. Pourquoi mentir ? Pourquoi s’inventer « une vie », même si ce n’est que pour deux jours ? Tant de questions qui commencent à le fatiguer. Son entourage a raison, qu’il arrête avec ses débats métaphysiques, ses crises existentielles, et qu’il se laisse vivre. Ce n’est pas un drame de mentir, pour la « bonne cause ». Ça ne vaut pas le coup de culpabiliser pour si peu. Et puis après tout, X en est persuadé, les autres en font autant.
La fin d’année arrive et l’été s’annonce radieux, après un mois de juin aux températures déjà caniculaires qui a vu fleurir la course aux climatisations et autres brumisateurs. X tente autant que faire se peut de rafraîchir son appartement, situé au dernier étage d’un parterre d’immeubles flambants neufs. S’il a choisi de s’installer au cinquième, c’est pour éviter les débordements de voisins un peu trop bruyants, malheureuse expérience qu’il a connu à la toute fin de ses études. En dépit d’une chaleur et d’une moiteur extrême, sans doute supérieures à celles des voisins d’en dessous, X ne regrette pas son choix. Ou du moins, tente-t-il une nouvelle fois de se convaincre. Son logement est un havre de paix toute l’année, en dehors de ce type de phénomènes météorologiques extrêmes. De plus, X est jeune et vigoureux, et la chaleur ne l’incommode pas plus que ça, au contraire, elle sied justement à son humeur. Humeur qu’il a pourtant paradoxalement en baisse ces temps-ci. X se doutait bien que quelque chose n’allait pas ces dernières semaines. La faute à cette maudite fin d’année qui le prive de ses activités préférées. Le club de volley et les compétitions ne reprendront pas avant la fin du mois de septembre. Ses cours de musiques s’achèvent aussi à un bien mauvais moment, alors qu’il progressait notablement. Certes, X vient de faire l’achat d’un piano, mais ses connaissances et son talent seront sûrement peu à même de tirer les meilleurs sons de l’instrument. Enfin, un certain nombre de ses amis partent déjà en vacances, à la mer, à la montagne, en hôtel ou en camping. X va devoir attendre le mois d’août pour faire une pause. En outre, la plupart des amis de X sont en couple et partent en couple ou entre couples. Lui, célibataire plus ou moins volontaire, connaît quelques relations rapides, mais rien de bien sérieux qui puisse durer. X se demande souvent quelle est cette étrange ironie du destin qui fait que nombre de son entourage est en relation sérieuse alors qu’il aurait plutôt l’impression qu’en moyenne, les jeunes de son âge papillonnent de relations en relations, peut-être par peur de l’engagement. Pour ne rien arranger, les messages d’amour fleurissent sur Facebook, entre « mon chérie » par ci et « mon week-end en amoureux » par là. Sans compter les photos que X ne peut s’empêcher de parcourir avec une certaine amertume.
Ils ont tous l’air tellement heureux. Lui aussi, il n’y a pas si longtemps, il respirait le bonheur. D’ailleurs, ses amis jureraient que c’est toujours le cas, X en est certain. Mais X se pose à nouveau plein de questions. Les bonnes vieilles habitudes reprennent le dessus. Était-il vraiment heureux tout ce temps ? Multiplier les activités n’a pas été désagréable pourtant. Cela lui a permis de s’aérer l’esprit et faire de nouvelles rencontres. Mais où sont-elles aujourd’hui ces nouvelles têtes ? X se rend compte de la superficialité de ce genre de relations. Ce ne sont pas ces personnes qui viendront prendre de ses nouvelles cet été. Quant à ces week-ends qu’il fallait absolument remplir, cela le rendait plus malheureux qu’autre chose. X s’en veut tellement, car finalement, personne ne lui a mis le couteau sous la gorge pour le forcer à se dépoussiérer les os. Personne en particulier du moins. Mais tout le monde en général. Ce monde qui ne vit désormais que par l’apparence qu’il donne de sa vie, une vie qui doit être conforme à la norme. Il faut être dynamique, sortir, faire des activités, avoir un cercle d’amis mais aussi un cercle de connaissances, le plus important, celui qui permet de multiplier les « Friends Request » sur Facebook ou d’autres réseaux sociaux. Ce phénomène rend X totalement malade. Pour en arriver à avoir honte de passer son week-end chez soi, même en étant actif, c’est que le malaise est vraiment profond. Mais que faire contre cette vague qui emporte la société toute entière. S’en rend-t-elle seulement compte ? X se met à maudire ce nouveau culte de l’apparence, ou plutôt du succès, de sa vie professionnelle et surtout extra-professionnelle. Alors, que doit-il faire ? Comment agir et dire stop à tout cette mascarade ? X réfléchit profondément, mais le fruit de ses réflexions est succinct. S’il promet de ne plus se forcer à faire des choses pour sembler dans la norme et apparaître convenablement aux yeux des autres, il ne peut se permettre de sortir totalement de la vague qui l’emporte malgré lui. Ce serait se tirer une balle dans le pied. X va sur Facebook, tombe sur deux trois niaiseries d’amoureux et quelques photos d’une soirée où tout le monde à l’air si joyeux. Ce serait facile d’effacer son compte et d’envoyer le système se faire foutre. Mais finalement, X va faire comme tout le monde, mentir, enjoliver, faire l’hypocrite. Jouer le jeu. X s’apprête à passer un mois de juillet merveilleux, et dans quelques heures, tous ses « amis » seront au courant.
Les mots me manquent
En effet, comment trouver ses mots après une nouvelle soirée de légende sur la Rod Laver Arena, pour la 19ième rencontre officielle entre Roger Federer et Rafael Nadal. Les deux joueurs s’affrontaient pour la première fois en finale de l’Open d’Australie, pour ce qui s’annonçait comme une revanche de leur dernier combat, à Wimbledon en 2008. Les enjeux, je les ai rappelés dans une précédente entrée. La qualité tennistique que l’on était en droit d’attendre, on l’a bien eu. Et comme pour se faire magnifiquement l’écho de ma précédente entrée, la magie de la night session, comme ingrédient final d’une recette déjà grandiose, opéra de la plus belle des manières. En revanche, c’est la surprise du chef qui n’avait pas été prévue. Surprise devant les larmes et la détresse de Roger au moment de la remise des trophées, l’émotion qui gagna alors l’ensemble des spectateurs à travers le monde (à moins d’avoir un cœur de pierre). Surprise aussi devant une telle classe, et je pèse mes mots, affichait par Rafael, qui en allant chercher sa coupe, plutôt que de célébrer sa victoire comme il aurait largement été en droit de le faire, pris littéralement Federer par son fameux bras gauche, afin de le consoler et l’encourager à terminer son discours. Image rare, qui transcende à la fois leur rivalité, déjà exemplaire, et qui me fait dire aujourd’hui qu’en termes sportifs, personne ne surpasse ces deux joueurs, quel que soit le sport considéré. Leurs talents respectifs, déjà hors du commun, s’associent à une véritable légende des temps modernes. Je pensais que seul le tennis était capable de fournir de telles émotions, mais jamais je n’aurais pensé que l’on pourrait atteindre un tel degré de passion. D’ailleurs, l’écriture de chacun des billets de ce blog qui concerne le tennis est bien plus pour moi qu’une simple feuille de match. C’est un moyen de faire ressortir mes émotions, comme si le tennis était le vecteur le plus à même de me stimuler. Mais le tennis est bien plus qu’un sport, c’est un art, et comme tous les arts, son but est d’interpeller son public. Il ne fait aucun doute que la période que je suis en train de vivre m’interpellera toute ma vie, comme un dernier écho au flamboiement d’une night session unique en son genre.
Jusqu’au bout de la nuit…
Jusqu’au bout de la nuit ; que l’on soit spectateur ou acteur, cette remarque s’applique tellement bien au tournoi des antipodes. Lorsque l’on est assis dans son fauteuil à 20000 km de Melbourne, et que l’on veille toute la nuit, en vibrant pour que le joueur (ou la joueuse) de notre cœur arrive enfin à conclure un match qui ne veut pas finir et que l’on ne veut pas non plus quitter en dépit de la fatigue nerveuse et des alertes cardiaques à répétition. Lorsque l’on est acteur aussi, ou plutôt joueur, et que l’on est programmé en session de nuit, et que celle-ci commence à 22h00 heure locale. Tout est tellement différent au cours d’une night session comme on les appelle là-bas. Ça commence par les murmures d’impatience et les trépignements des spectateurs, le crépitement des flashs dès l’entrée des joueurs, l’atmosphère de folie qui règne dans le stade et qui fait chavirer tout un monde à l’amorce d’un cinquième set qui se terminera forcément sous les acclamations du public, par une franche accolade qui réunira l’espace d’un instant un vainqueur et un vaincu, le bonheur de l’un et la détresse de l’autre, parce qu’en tennis, la règle veut qu’il n’y ait pas de matchs nuls. La « dure » loi de ce sport est ce qu’elle est, mais les fans n’oublient jamais les deux interprètes de ce genre de récitals, qui font que 20 ans plus tard, on s’en souviendra encore. Chaque grand chelem possède son charme et son atmosphère, mais l’Australie possède décidément quelque chose d’unique…