Les mots me manquent

En effet, comment trouver ses mots après une nouvelle soirée de légende sur la Rod Laver Arena, pour la 19ième rencontre officielle entre Roger Federer et Rafael Nadal. Les deux joueurs s’affrontaient pour la première fois en finale de l’Open d’Australie, pour ce qui s’annonçait comme une revanche de leur dernier combat, à Wimbledon en 2008. Les enjeux, je les ai rappelés dans une précédente entrée. La qualité tennistique que l’on était en droit d’attendre, on l’a bien eu. Et comme pour se faire magnifiquement l’écho de ma précédente entrée, la magie de la night session, comme ingrédient final d’une recette déjà grandiose, opéra de la plus belle des manières. En revanche, c’est la surprise du chef qui n’avait pas été prévue. Surprise devant les larmes et la détresse de Roger au moment de la remise des trophées, l’émotion qui gagna alors l’ensemble des spectateurs à travers le monde (à moins d’avoir un cœur de pierre). Surprise aussi devant une telle classe, et je pèse mes mots, affichait par Rafael, qui en allant chercher sa coupe, plutôt que de célébrer sa victoire comme il aurait largement été en droit de le faire, pris littéralement Federer par son fameux bras gauche, afin de le consoler et l’encourager à terminer son discours. Image rare, qui transcende à la fois leur rivalité, déjà exemplaire, et qui me fait dire aujourd’hui qu’en termes sportifs, personne ne surpasse ces deux joueurs, quel que soit le sport considéré. Leurs talents respectifs, déjà hors du commun, s’associent à une véritable légende des temps modernes. Je pensais que seul le tennis était capable de fournir de telles émotions, mais jamais je n’aurais pensé que l’on pourrait atteindre un tel degré de passion. D’ailleurs, l’écriture de chacun des billets de ce blog qui concerne le tennis est bien plus pour moi qu’une simple feuille de match. C’est un moyen de faire ressortir mes émotions, comme si le tennis était le vecteur le plus à même de me stimuler. Mais le tennis est bien plus qu’un sport, c’est un art, et comme tous les arts, son but est d’interpeller son public. Il ne fait aucun doute que la période que je suis en train de vivre m’interpellera toute ma vie, comme un dernier écho au flamboiement d’une night session unique en son genre.

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